Depuis ce mercredi 21 juillet, Netflix a mis en ligne la saison 2 de New Amsterdam, une série médicale réaliste portée par Ryan Eggold, qui nous entraîne dans les coulisses de l’hôpital New Amsterdam, un établissement sous-financé situé à Manhattan, bouleversé par l’arrivée à sa tête d’un nouveau directeur, le Dr Max Goodwin.
Ce personnage de médecin idéaliste qui souhaite réparer un système médical dépassé depuis des années est en réalité inspiré de la vie du Dr. Eric Manheimer, directeur de l'hôpital Bellevue.
De 1997 à 2012, il a dirigé d’une main de maître le plus vieil hôpital des Etats-Unis, une expérience qui l’a poussé à écrire ses mémoires intitulées "Twelve Patients: Life and Death at Bellevue Hospital", dans lesquelles il décrit le parcours de douze de ses patients. Il a tenté de mettre en parallèle la vie personnelle des patients et le contexte socio-économique dans lequel ils évoluent.
Alors que les épisodes de New Amsterdam suivent la structure conventionnelle des séries médicales avec deux cas médicaux par épisode, l’arc narratif autour du Dr. Goodwin est, lui, très proche de la vie du Dr. Manheimer.
Tout comme pour Max, le médecin a appris, onze ans après son entrée en fonction, qu'il était atteint d'un carcinome spinocellulaire qui l’a obligé à céder ses fonctions au directeur adjoint afin de suivre son traitement.
Le Dr Eric Manheimer s’est réellement impliqué dans le projet en tant que consultant, producteur et scénariste en apportant sa lumière sur les faiblesses du système de santé et sur ce qui pourrait être arrangé, permettant ainsi à New Amsterdam de se distinguer des autres séries du même genre.
Il a ainsi eu une grande influence sur les scénarios, les équipes d’écriture s’inspirant des 150 carnets que le médecin a tenus, qui détaillaient le traitement de milliers de patients, afin d’écrire les cas des différents épisodes.
"Nous allions à Rikers Island une fois par mois pour coordonner les soins faits aux prisonniers - ce sont les personnes les plus malades de la ville de New York", a-t-il confié au New-York Post. "Ils souffrent de maladies mentales, sont toxicomanes ou séropositifs."
Le Dr. Manheimer s’appuie d’ailleurs sur ses archives lorsque les scénaristes viennent le voir avec une situation où ils ont besoin d'un patient dans un scénario bien précis. "Par exemple, un homme était mourant, un cancer très grave à l'aine", raconte-t-il.
"Ils l'ont transféré de l'hôpital de Staten Island à celui de Bellevue. Nous lui avons annoncé qu'il ne s'en sortirait pas. Nous lui avons alors parlé à lui et à sa femme et leur avons demandé ce qu'ils voulaient. Ils ont répondu : 'On aimerait être à la maison avant [sa mort] pour voir nos enfants. Ça fait six ans qu'on ne les a pas vus’."
Après avoir organisé son transport au Mexique, il a été admis à l'hôpital local où il est décédé un mois plus tard. Cette histoire touchante a été adaptée dans un épisode de la série dans lequel une femme d'un certain âge, confrontée à un diagnostic en phase terminale, souhaite rentrer chez elle pour voir ses enfants une dernière fois.