De quoi ça parle ?
Focus sur l'affaire Elisa Lam. En février 2013, le cadavre d'une canadienne d'origine hongkongaise est retrouvé dans un hôtel de Los Angeles. Son décès a été fortement médiatisé car il prend place au sein de l'hôtel Cecil, le dernier lieu connu pour Elizabeth Short (le Dahlia Noir) ou encore pour Goldie Osgood, la "femme au pigeon de Pershing Square".
Scène de crime : La disparue du Cecil Hotel, une série documentaire réalisée par Joe Berlinger.
Disponible en intégralité sur Netflix. Épisodes vus : 3/4
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Publiée en février 2013, la vidéo de l'affaire Elisa Lam est devenue l'une des archives les plus étranges de la Toile. Elle montre une jeune femme effrayée, vêtue d'un sweat à capuche rouge, adopter un comportement étrange dans un ascenseur. Ces images de surveillance sont les dernières traces de l'étudiante canadienne de 21 ans, déclarée disparue quelques jours plus tard. Objet de curiosité, ce document donne naissance à un phénomène mondial qui voit fleurir de multiples théories et de nombreux fantasmes pour les passionnés de paranormal. Sur YouTube, il est visionné, commenté et analysé des millions de fois. Même Ryan Murphy s'inspire de l'histoire pour la cinquième saison d'American Horror Story.
Cette série documentaire en 4 épisodes décortique le drame dans l'espoir de trouver des réponses concrètes. À l'heure des fake news et des tornades provoquées par les réseaux sociaux - encore plus puissantes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient en 2013 -, Scène de crime : La disparue du Cecil Hotel apparaît comme une œuvre qui vient rétablir la vérité. Grâce au travail de Joe Berlinger - déjà l'auteur d'un documentaire sur Ted Bundy - et aux nombreux témoignages, la série élucide bel et bien un mystère longtemps entretenu sur internet.
Une victime connue, d'autres oubliées
Moins sensationnaliste que Le Traqueur de la nuit, sorti en janvier 2021 sur Netflix, ce nouveau true crime vient surtout laver l'honneur des personnes injustement impliquées dans l'affaire. C'est le cas de Pablo Vergara, un des clients de l'établissement, accusé du meurtre d'Elisa Lam par des "cyber-enquêteurs" au moment de sa disparition. Mais derrière le drame, la série dépeint un autre personnage important de l'histoire : le Cecil Hotel. L'immeuble renferme, depuis des décennies, des anecdotes sordides et d'une grande violence. Il devient même l'abri de certains tueurs en série comme Richard Ramirez et Jack Unterweger.
Ce décor de film d'horreur était l'endroit propice pour nourrir les théories les plus folles sur l'affaire Elisa Lam. Pourtant, le documentaire nous apprend que le fait divers est bien plus triste qu'il n'est angoissant. Il apporte une réflexion intéressante sur les quartiers oubliés de Los Angeles, la solitude des personnes atteintes de troubles psychiques et la capacité des réseaux sociaux à monter une histoire de toutes pièces.
