Quelques mois après la diffusion de l'épisode musical qui mettait un terme à la saison 2, Les Petits meurtres d'Agatha Christie est de retour sur France 2 pour une saison 3 inédite qui se déroule désormais dans les années 1970 et suit les aventures d'un nouveau trio d'enquêteurs composé du commissaire Annie Gréco (Emilie Gavois-Kahn), de l'inspecteur Max Beretta (Arthur Dupont), et de la psychologue Rose Bellecour (Chloé Chaudoye). Et si le renouveau de cette nouvelle mouture passe avant tout par son époque et par ses personnages, des changements ont également été opérés dans la manière de concevoir les intrigues puisque, à l'exception du premier, les épisodes de la saison 3 ne sont plus adaptés de romans à succès d'Agatha Christie.
En effet, si "La Nuit qui ne finit pas", diffusé vendredi dernier sur France 2, est librement inspiré du roman éponyme de la romancière britannique, "La Chambre noire", le deuxième épisode de la saison, proposé ce soir à 21h05 sur la Deux, est une histoire originale écrite "à la manière de". Un procédé qui avait jusqu'à présent seulement été testé sur deux des 27 épisodes de la saison précédente : "Le Crime de Noël" en 2017, et "Un cadavre au petit déjeuner", le final musical diffusé le 16 octobre dernier. Et qui va maintenant se généraliser sur le reste de la série. Parce que la productrice Sophie Révil avait la sensation d'être allée au bout des romans d'Agatha Christie et avait envie d'emmener la série ailleurs, et notamment vers plus d'humour. "On était arrivé au bout des romans. On a fait 38 épisodes en tout sur les deux premières saisons. Et Agatha Christie a écrit 66 romans. Mais il y a tous ceux qu’on ne peut pas adapter, comme Le Crime de l’Orient-Express. Et ceux qui sont trop compliqués à adapter. Et puis, il y a aussi le fait que, comme les personnages et la comédie prenaient de plus en plus de place, on finissait par ne garder plus que la mécanique des romans. Ce qui n’est pas rien, car la mécanique d’Agatha est juste géniale. Mais on achetait chaque livre très cher pour, au final, ne pas en garder grand-chose".
Afin de continuer dans la veine de l'épisode musical qui marquait les adieux de Samuel Labarthe, Blandine Bellavoir, et Elodie Frenck à leurs personnages, Sophie Révil a donc contacté James Prichard, l'arrière-petit-fils d'Agatha Christie, qui en tant qu'héritier garde un oeil sur Les Petits meurtres depuis le lancement de la série en 2009. Et elle lui a demandé l'autorisation d'écrire désormais des histoires totalement originales, conçues dans l'esprit des oeuvres de la romancière britannique. "On est très proche de James Pritchard, qui adore la série", explique la productrice à qui l'on doit également Ils étaient dix, la mini-série de M6 réalisée par Pascal Laugier d'après le roman éponyme culte. "On est donc allé le voir et on lui a dit "Il faudrait nous laisser plus de liberté. Adaptons, comme la série Sherlock, d’après l’œuvre d’Agatha Christie". On a donc décidé de reprendre certaines mécaniques, car on les connaît toutes par cœur maintenant. Ça peut concerner l’alibi, ou une victime qui en réalité est l’assassin. Et James Prichard a dit oui. Ce qui est quand même extraordinaire. Car, premièrement, on est la seule série au monde à adapter Agatha Christie sans ses personnages d’Hercule Poirot ou de Miss Marple. Et maintenant, on est aussi la seule série à créer de nouvelles histoires d’après l’œuvre d’Agatha Christie. Même les Anglais ne le font pas".
Ainsi, Sophie Révil l'assure : "La Nuit qui ne finit pas est le seul épisode qui sera adapté d’un roman d'Agatha Christie cette saison". Après onze ans et près de 40 épisodes passés à adapter "librement" les oeuvres de la romancière, dont A.B.C contre Poirot, Témoin indésirable, Le Cheval pâle, ou encore L'Heure zéro, une page se tourne donc pour Les Petits meurtres d'Agatha Christie. Qui après la première enquête "originale" de la saison 3, diffusée ce soir, reviendra prochainement sur France 2 avec, au moins, quatre autres épisodes, déjà en boîte ou actuellement en tournage.