Alors que la fréquentation des cinémas reste très faible et que plusieurs salles, fautes d'entrées, ont annoncé fermer temporairement leurs portes, la fédération des exploitants a lancé le lundi 27 juillet un cri d'alarme, espérant faire réagir les pouvoirs publics au sujet de la survie économique des cinémas dans le contexte de crise sanitaire et de relance très difficile.
La FNCF (Fédération nationale des cinémas français) s'est ainsi exprimée hier dans un communiqué, où elle "alerte très vivement les pouvoirs publics sur la survie économique des salles". "Un mois après leur réouverture, et avec une chute de la fréquentation de près de 70 %, les cinémas font face à une crise sans précédent qui les fragilise de manière profonde", peut-on y lire, les salles se disant "désemparées devant l'absence de perspective de reprise de leur marché".
Réouverture des cinémas : les Français sont-ils retournés en salles ?Si elle observe que les spectateurs sont "au rendez-vous" pour venir voir les nouveaux films à l'affiche, la FNCF pointe du doigt l'insuffisance criante de l'offre de films : "Les films américains, qui sont la part essentielle de la fréquentation en été pour de très nombreux cinémas et attirent le public jeune et occasionnel, sont déprogrammés sans même tenter des sorties dans les pays où les cinémas sont ouverts. Les sorties de beaucoup de films français sont repoussées malgré la politique volontariste du CNC et ses mesures incitatives pour favoriser la sortie de films cet été. Beaucoup d’entre eux ne cherchent même pas à bénéficier de l’espace laissé par les films américains absents."
Les exploitants regrettent que "la solidarité interprofessionnelle de la filière ne fonctionne plus" et que "certains producteurs préfèrent vendre à des plateformes les films dont ils avaient annoncé la sortie en salles quelques semaines auparavant". Ils s'en remettent au gouvernement, demandant qu'un "acte très fort et très ambitieux de refinancement des salles de cinéma" soit pris "de manière extrêmement urgente", dans l'espoir de relancer "une économie culturelle unique au monde".