Pour beaucoup, en cette période un peu spéciale rythmée par le coronavirus, confinement rime avec écrans. C'est l'occasion de découvrir des films, de binge-watcher des séries, de rattraper des pépites à côté desquelles on serait passé par manque de temps. Cet après-midi, Canal+ programme Alita : Battle Angel, un film de science-fiction dystopique adapté des mangas Gunnm qui vaut vraiment le détour. Le cinéaste Robert Rodriguez, habitué du cinéma de genre à qui l'on doit Desperado, Planète Terreur ou encore Sin City, s'y essaie pour la première fois à la SF.
L'histoire d'Alita se déroule dans un univers post-apocalyptique, 300 ans après que la Terre a connu une catastrophe appelée "l'effondrement". Dans la ville d'Iron City infestée par le crime, le Dr Ido cherche des pièces détachées dans une décharge à ciel ouvert venant de Zalem, dernière cité céleste de la planète où chacun rêve d'aller. Il y trouve le corps d'une cyborg et la ramène dans sa clinique pour la réparer. Elle se réveille alors complètement amnésique. Alita, ainsi qu'Ido l'a baptisée, se révèle rapidement être une combattante exceptionnelle. Elle va alors tenter de comprendre le monde qui l'entoure et surtout qui elle est réellement et d'où elle vient. En luttant contre les forces corrompues qui gèrent Iron City, elle découvre peu à peu la clé de son passé et décide de tout faire pour sauver ce monde perdu qu’elle a appris à aimer.
Produit par James Cameron et Jon Landau, le film a bénéficié d'un budget de 200 millions de dollars. A l'origine, c'est d'ailleurs Cameron qui avait acquis les droits des mangas de Yukito Kishiro et souhaitait le réaliser. Son engagement sur Avatar et ses suites ne lui permettant pas de se consacrer au projet, il s'est finalement contenté du rôle de producteur et c'est Robert Rodriguez qui a été choisi pour assurer la mise en scène.
Alita, héroïne aussi étonnante que charmante - qui s'appelait Gally dans les manngas - est interprétée par Rosa Salazar en performance capture : après avoir enregistré l'interprétation de Rosa Salazar grâce à des capteurs, les équipes d'animateur ont ensuite créé un personnage entièrement en images de synthèses. Et le résultat est vraiment époustouflant, la preuve en est que l'on s'attache à Alita au moins autant qu'à une héroïne en live action. Les expressions de son visage, la fluidité des mouvements de son corps dans les scènes de combat, son intégration dans un environnement qui mêle effets visuels et comédiens en live action traduisent une véritable prouesse technique.
C'est par ailleurs cet exploit qui donne à ce film initiatique toute sa profondeur émotionnelle et qui nous permet d'être en empathie totale avec Alita, ses doutes et ses angoisses. Au-delà de la charge politique très forte du film, inhérente à l'univers de la SF, qui dénonce le capitalisme, Alita est une véritable expérience immersive, visuellement foisonnante et profondément touchante, qui évoque bien sûr les incontournables du genre, Blade Runner en tête, sans jamais oublier de s'en affranchir.
La bande-annonce d'Alita : Battle Angel