Depuis le 15 juin, vous avez la possibilité de découvrir Outbuster via www.outbuster.com, première offre française de cinéma à la demande. Outbuster est un cinéma virtuel reproduisant l’expérience des salles via une programmation uniquement constituée de premières diffusions, un accès mixte aux films (3€ à la séance ou 9€/mois via un abonnement) et une planification hebdomadaire des sorties (tous les mercredis).
La plate-forme permet de découvrir des petites pépites cinématographiques qui n'ont pas la chance ni la possibilité d'arriver sur les réseaux traditionnels de diffusion en France. Pour l'occasion, nous avons posé 3 questions à Etienne Metras, fondateur d'Outbuster.
AlloCiné : Parmi l'offre assez pléthorique de plates-formes de vidéos à la demande (Netflix etc), comment Outbuster se démarque et comment est né ce projet ?
Etienne Metras : Nous nous démarquons de façon très simple: nous ne sommes pas une plateforme de vidéo à la demande mais de cinéma à la demande ! Outbuster est entièrement dédié à la première diffusion en exclusivité. Toutes les plateformes de vidéo à la demande existantes se positionnent sur de la seconde diffusion pour la VOD, voire beaucoup plus pour la SVOD (sans compter qu'elles proposent souvent les mêmes titres). Les films qui composent ces offres ont donc déjà été diffusés en salles, en vidéo ou en TV. Sur Outbuster, les films sont inédits ! Par ailleurs nous nous voulons complémentaires des salles en ne proposant que des films que vous n'avez pas l'habitude d'y trouver : pas de blockbusters américains, pas de comédies françaises, pas de films d'auteurs prestigieux sur Outbuster mais des blockbusters coréens, de la comédie danoise, du drame japonais, du thriller brésilien etc...
Le constat sur lequel repose le projet est simple: il y a de plus en plus de films qui passent totalement, ou partiellement, à côté de leurs publics en raison de l'engorgement des réseaux traditionnels de diffusion. Dans un monde où les frontières numériques n'existent pas, la frustration des cinéphiles face à l'absence de diversité dans ces réseaux (réelle ou perçue comme telle) s'exprime de plus en plus au sein des communautés spécialisées ou sur les réseaux sociaux. Où sont ces pépites récompensées en festival, plébiscitées dans leur territoire d'origine et générant du buzz sur facebook, twitter et consorts ? Où sont ces pépites qui ont juste le malheur de ne pas avoir Brad Pitt dans leur cast ou Spielberg derrière la caméra ? Hier elles n'étaient nulle part ou sacrifiées dans des stratégies de sorties sur 3 écrans et demi, aujourd'hui elles seront sur Outbuster !
Sur quels critères sélectionnez-vous les films qui seront présents sur la plate-forme ?
Notre volonté est de remettre l'audience au coeur du cinéma... Dans un univers où il est de plus en plus difficile d'anticiper ce que les spectateurs veulent voir, le plus simple est encore de leur demander. Nous nous appuyons donc essentiellement sur les recommandations des communautés connectées et des réseaux sociaux. Pour être plus concret, en plus de l'inédit et de l'exclusivité, nos principaux critères de sélection sont les notes des films sur SensCritique et IMDB (en dessous de 6, nous ne nous y intéressons pas), les envies de voir manifestées par les « cinéphages » (ce paramètre existe tel quel sur SensCritique mais nous regardons également l’accueil réservé aux films en festivals) et la récence du bruit social…
Si un film a plus de 6, qu’il a suscité une énorme attente en festival, qu’il continue à générer des discussions sur les réseaux sociaux et qu’il n’a toujours pas de diffuseur, on ira le chercher. Par ailleurs nous sommes en train de développer des fonctionnalités sociales qui permettront à tous de faire part de leurs souhaits. J’espère que nous aurons l’occasion d’en reparler !
Comment avez-vous pensé votre modèle économique et croyez-vous qu'il puisse porter ses fruits malgré la concurrence ?
Notre modèle économique repose sur un accès mixte aux films : à la séance (3€) ou via un abonnement mensuel (9€). Nous avons souhaité, encore et toujours, reproduire ce qui se passe en salles avec un abonnement pour les plus assidus et des séances à l'acte pour les plus occasionnels... Bien sûr que nous pensons que ce modèle portera ses fruits ! La seule interrogation porte sur le temps nécessaire à la prise de conscience de cette opportunité que représente Outbuster auprès de certains vendeurs de droits accumulant des films dont ils ne font rien aujourd'hui.
Outbuster ou le retour de la claque au cinéma ?