Le plan-séquence de l'icône
Avec JCVD, Mabrouk el Mechri signe un film étonnant, entre comédie fictionnelle et documentaire sur la vie de l'acteur. Un plan à lui tout seul résume cet entre-deux, et c'est un plan-séquence de sept minutes, durant lequel Jean-Claude Van Damme s'adresse à la caméra. Son monologue prend alors un sens plus large que celui limité au récit. Son discours parle de lui, de son parcours, de sa sensibilité. Le dispositif face caméra apparait à la fois comme une référence, mais également une volonté d'effacer les vidéos que l'on a tous vues de l'acteur, et pour lesquelles il a souvent été raillé.
De manière très intéressante, alors que la scène dépasse le simple cadre de la fiction, la mise en scène extrait son personnage du décor de cinéma dans un mouvement ascendant qui finit par révéler le haut des feuilles de décor et les projecteurs qui servaient à éclairer la scène. Alors que la plateforme sur laquelle Van Damme et la caméra sont installés redescend, le personnage reprend peu à peu ses droits, JCVD redevenant un être de fiction.