Le plan-séquence Made in Asia
Dans le cinéma asiatique, le plan-séquence sert le plus souvent les scènes d'action. Old Boy de Park Chan Wook (Corée du Sud), Breaking news de Johnnie To (Hong-Kong) et L'Honneur du dragon de Prachya Pinkaew (Thaïlande) en sont trois exemples ; trois plans-séquences d'action, trois styles différents.
Park Chan Wook choisit de montrer une violence sordide. Il reste à distance et par là n'enjolive pas la réalité, insiste sur le nombre d'adversaires que le personnage principal doit affronter. Pas d'armes surpuissantes ni d'arts martiaux, le héros n'a pour seul moyen de se défendre qu'un marteau.
Johnnie To construit quant à lui une scène dont la tension et la violence vont croissant. Les premiers mouvements de caméra, très lents, ne préparent pas à une telle scène de fusillade opposant une bande de malfrats ayant commis un braquage à deux policiers. Le style, moins sobre que celui du Coréen, demeure tout de même dans une esthétique réaliste.
Prachya Pinkaew, enfin, signe une scène exubérante dans L'Honneur du dragon. Une séquence culte aux couleurs vives et basée sur la destruction systématique des décors au fil du combat par un Tony jaa très énervé. Moins anxiogène que chez ses collègues coréen et hong-kongais, la scène devient vite une démonstration des talents des techniciens et des comédiens, experts en arts martiaux.