Les faits divers continuent de passionner les téléspectateurs. Hier soir, France 2 est sans peine arrivée en tête des audiences avec le téléfilm La vie rêvée des autres, porté notamment par Arthur Dupont et Caroline Anglade, qui a rassemblé en moyenne 3,41 millions de curieux. Loin devant les 1,99 millions de fidèles réunis devant le final de la série The Resident sur TF1.
Si l'intrigue de cet unitaire réalisé par Didier Le Pêcheur (Infidèle, Addict) vous dit quelque chose, c'est normal puisque La vie rêvée des autres s'inspire librement de l'affaire Flactif, un sordide fait divers qui a ébranlé la Haute-Savoie en 2003.
Une affaire qui a défrayé la chronique et qui inspire les scénaristes
En avril 2003, une affaire criminelle française défraye la chronique au Grand-Bornand en Haute-Savoie. Xavier Flactif, promoteur immobilier de 41 ans, sa femme Graziella Ortolano, 36 ans, et leurs trois enfants Grégory (7 ans), Lætitia (9 ans) et Sarah (10 ans) ont disparu sans laisser de traces.
Les enquêteurs pensent tout d'abord à un possible enlèvement, avant que la piste d'une éventuelle fuite vers l'étranger soit privilégiée en raison des soucis professionnels et financiers que rencontrait le père de famille. Finalement, le 5 mai de la même année, d'infimes traces de sang sont retrouvées par la police scientifique dans le chalet où vivait la famille. Ces traces contiennent l'ADN des cinq disparus. Mais un autre ADN, non idenfifié, est également présent sur place. L'enquête révèle quelques mois plus tard qu'il appartient au meurtrier des Flactif : David Hotyat.
Locataire d'une habitation appartenant à Xavier Flactif, Hotyat avoue avoir tué les cinq membres de la famille par jalousie. Parce qu'il enviait cette "vie rêvée" que les Flactif semblaient mener en apparence. Après avoir commis cette tuerie, il a demandé de l'aide à son épouse, Alexandra Lefèvre, ainsi qu’à un couple d’amis, les Haremza, qui écopent de 5, 7 et 10 ans de réclusion. Tandis que David Hotyat est condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans.
Nicolas Robin - FTV.
Porté par Arthur Dupont (Les Petits meurtres d'Agatha Christie), Charlie Bruneau (En Famille), Caroline Anglade (Plancha) et Jean-Claude Muaka (En Place), La vie rêvée des autres revient librement sur cette affaire, notamment en changeant le nom des personnages.
Le téléfilm, extrêmement prenant et bien interprété, dépeint les rouages dévastateurs de la jalousie entre deux familles aux visions du monde diamétralement opposées : les Petit, famille modeste rêvant de mener la grande vie, et les Fleutiot, des bourgeois luttant au quotidien pour sauver leur projet immobilier.
Mais saviez-vous qu'un long métrage sorti au cinéma en 2012 racontait déjà la même histoire, avec des comédiens très populaires dans le rôle des protagonistes ?
Une autre vision de l'affaire dans Possessions avec Alexandra Lamy et Julie Depardieu ?
Sorti en salle le 7 mars 2012, soit moins de dix ans après la tuerie du Grand-Bornand, Possessions, réalisé par Eric Guirado (Le fils de l'épicier), revient lui aussi sur l'affaire Flactif. Le film met en scène les personnages de Marilyne et Bruno Caron qui, ayant l'impression d'être traités sans aucune considération par Patrick Castaing, le promoteur qui leur loue un chalet à la montagne, vont finir par basculer dans une folie meurtrière ordinaire à cause de l'amertume et de la jalousie qu'ils ressentent.
Au casting de Possessions, on retrouve Jérémie Renier et Julie Depardieu dans la peau du couple Caron, et Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy dans les rôles de Patrick et Gladys Castaing, inspirés des Flactif.
UGC Distribution
Une jolie brochette de comédiens pour un film à l'ambiance pesante et au traitement quelque peu différent de celui adopté par Didier Le Pêcheur avec La vie rêvée des autres.
En effet, en plus de dresser un portrait des victimes beaucoup moins flatteur que dans le téléfilm de France 2, Possessions, disponible en DVD et en VOD, opte pour une approche privilégiant la psychologie des personnages au détriment de la reconstitution.
Il en résulte un drame glaçant, sur fond de surendettement, qui dénonce notamment la société de consommation et de convoitise dans laquelle nous vivons.
