Festival de Cannes 1973. Le réalisateur Jean Eustache présente son dixième film, La Maman et la Putain, directement inspiré de sa propre vie et de son amour pour trois femmes différentes.
Un long-métrage d’une durée hors norme (3h40), porté par Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont et Françoise Lebrun, abordant entre autres les thèmes alors tabous de l’amour libre, du triangle amoureux, mais aussi de l’avortement et de la contraception féminine.
Il n’en faut pas plus pour déclencher une polémique. Une partie de la critique s’offusque, Gilles Jacob en tête. Ce dernier n’hésite pas à dézinguer le film face à Jean Eustache, employant même le mot "merdique".
Malgré cet accueil glacial, La Maman et la Putain remporte deux prix, dont le Grand Prix spécial du Jury. Précisons néanmoins qu’Ingrid Bergman, présidente du jury cette année là, s'était opposée à ce choix, trouvant le film "ignoble".
À sa sortie en salles, La Maman et la Putain écope d’une interdiction pour les moins de 18 ans. Bien que Mai 68 soit passé par là, le synopsis, les dialogues considérés comme crus (le mot "baiser" est prononcé à de nombreuses reprises) et surtout les thèmes sous-jacents dérangent. D'aucuns considèrent même le film comme... pornographique.
Emblématique de son époque - à l’instar de Masculin Féminin de Jean-Luc Godard en son temps -, La Maman et la Putain est progressivement devenu culte, considéré par de nombreux critiques comme un chef-d'œuvre du cinéma français.
Avec une moyenne de notes spectateurs de 4,1/5, La Maman et la Putain est le long-métrage le mieux noté par les internautes AlloCiné parmi la filmographie de Jean Eustache.
La Maman et la Putain de Jean Eustache avec Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun...
Ce soir sur France 4 à 21h00