De quoi ça parle ?
"Capitaine au sein de la cellule enlèvement de la police judiciaire, Marianne Kacem est chargée de l’enquête sur la disparition à Paris d’une jeune étudiante, Lila Rivière. La veille, les deux femmes s’étaient croisées alors que Lila, à la tête d’un blog '@lesSiffleurs' visant à dénoncer le harcèlement de rue dont elle est régulièrement victime, était venue porter plainte pour agression. En cherchant la trace de Lila, Marianne va se confronter à une autre génération, mais également à sa propre histoire."
Les Siffleurs est une mini-série en deux volets. Le premier est proposé le mercredi 8 mars sur France 2 à partir de 21h10. Le second suivra le mercredi 15 mars, même chaîne, même heure.
C’est avec qui ?
Ludmilla Makowski (vue dans le télé-crochet The Voice), Marion Delage (dans son premier grand rôle télé) et Sophie Breyer (Laëtitia) campent les rôles de Lila, Solène et Rebecca. Elles donnent la réplique à Nadia Farès (La Promesse, Les ombres rouges), Charles Berling (L’île aux 30 cercueils), Marie Guilard (Enquête à coeur ouvert), Louise Massin (Derby Girl) ou encore Léo Legrand.
Au générique, les fans d’Un si grand soleil retrouveront également Stéphane Monpetit. Celui-ci incarnait dans le feuilleton de France 2 Eliott, un personnage très apprécié par le public. Enfin, Nathalie Marchak signe la réalisation des deux parties de la fiction Les Siffleurs. Elle a aussi assuré l’écriture du scénario, avec Laurent Burtin.
Ça vaut le coup d’œil ?
Les Siffleurs s’ouvre avec une première scène dérangeante et, hélas, ô combien réaliste. Marchant dans la rue, Lila subit les insultes et provocations misogynes de trois hommes. Elle tente de riposter en les prenant en photo afin de les afficher sur la toile.
Le trio décide alors de l’arrêter et de s’en prendre à elle physiquement. Terrifiée, la jeune femme est sauvée in extremis grâce au passage par hasard d’une voiture de police… Cette séquence, très pénible donc, est d’autant plus révoltante puisqu’elle a été inspirée par la véritable expérience de Nathalie Marchak, la réalisatrice et scénariste de ce projet.
Traitant d’un sujet fort et important (les violences sexistes faites aux femmes), le propos de la mini-série se base également sur des milliers d’autres témoignages de victimes, tout en s’appuyant sur des statistiques aussi effarantes qu’affolantes.
Malheureusement, les problématiques sur ce thème s’entremêlent à l’écran (harcèlement, viol, dépression….) et il est difficile de rester captivés par toutes ces différentes intrigues qui se mélangent. Les émotions intenses éprouvées par nos héroïnes peinent à atteindre la sensibilité du public.
Quelques séquences (comme la course-poursuite dans le premier épisode ou les moments lorsque le traumatisme de Marianne remonte à la surface) apparaissent parfois bien trop longues et un manque de modernité dans leur réalisation se fait ressentir.
En présentant le personnage au départ vieille école de Marianne et le protagoniste progressiste de Laurent, l'ambition était ici d'inverser les clichés… mais on bascule en fait dans une sorte de facilité. Plusieurs de leurs échanges (et de leurs compères) éveilleront sans doute certaines consciences fermées ou ignorantes, mais on regrette que la réflexion n’aille pas plus loin pour bousculer davantage.
En tout cas, on perçoit qu’il tient à cœur aux comédiens de défendre cette cause capitale. Hélas, les faiblesses du scénario et de la mise en scène desservent leurs efforts. On sent la volonté de bien-faire et d'éduquer tout au long du projet mais la manière de le montrer est maladroite. Dommage.