De quoi ça parle ?
Christine mène une vie tranquille avec son mari Raphaël jusqu’au jour où elle reçoit une mystérieuse vidéo sur son portable. On y voit des images de son accouchement à Sarek, l'île où elle a grandi. Christine découvre avec horreur que son enfant annoncé mort-né a été assassiné. Elle est désormais hantée par ces questions : qui a tué son fils, et pourquoi ?
Malgré l'avis de son mari, elle décide de retourner sur l'île qu'elle a quitté 15 ans plus tôt. Alors que Christine cherche la vérité sur son fils, une série de morts attise la terreur chez les habitants de Sarek. Il semblerait que son retour ait réveillé la prophétie des Trente Cercueils.
Chaque lundi à 21h10 sur France 2 à partir du 21 mars, et d'ores et déjà disponible en intégralité sur Salto. 6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Pour camper l'héroïne de L'île aux 30 cercueils, France 2 et le réalisateur Frédéric Mermoud (Les Revenants) ont fait appel à Virginie Ledoyen, vue récemment à la télévision dans Ils étaient 10 et Nona et ses filles, qui retrouve ainsi le genre du thriller horrifique après Saint Ange.
Face à elle, c'est Charles Berling qui incarne Raphaël Vorski, le mari de Christine qui ne va pas tarder à rejoindre son épouse sur l'île de Sarek pour tenter de la ramener sur le continent.
Ce duo de choc est complété, dans les rôles principaux par Stanley Weber (Le Temps est assassin, L'homme que j'ai condamné) dans le rôle de Stéphane Maroux, le gendarme en charge de l'enquête, et par le jeune Jérémy Gillet, révélé par Mytho et La Révolution, dans la peau du jeune Paul, lui aussi lié de près à ce qui se passe sur cette île étrange.
Tandis que le reste de la distribution comprend, entre autres, Dominique Pinon (Cassandre), Noam Morgensztern (Alice Nevers), Marilyne Canto (Alex Hugo), Adama Niane (Maroni), Tom Rivoire (Les Bracelets rouges), Thomas Mustin (Play or Die), Manon Valentin (Stalk), et Jean-François Stévenin dans son dernier rôle à l'écran.
Charlotte Schousboe/Thalie Images/FTV
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après la revisite de l'univers d'Arsène Lupin par Netflix grâce à la série Lupin portée par Omar Sy, c'est au tour de France Télévisions de s'attaquer à l'oeuvre de Maurice Leblanc en adaptant en mini-série de six épisodes son roman L'île aux trente cercueils, qui avait déjà connu les honneurs d'une transposition sur le petit écran en 1979 avec Claude Jade et Jean-Paul Zehnacker dans les rôles de Véronique d'Hergemont et du comte Alexis Vorski.
Mais alors que la précédente adaptation prenait déjà des libertés avec le livre de Leblanc (exit Arsène Lupin qui intervenait à la fin du roman), cette nouvelle version écrite par Elsa Marpeau, la créatrice de Capitaine Marleau, et Florent Meyer (Intrusion, Amour fou) s'impose d'emblée comme une réinterprétation très libre de l'intrigue d'origine, au sein de laquelle subsiste seulement la mystérieuse île de Sarek, les événements étranges qui s'y produisent, et son héroïne en quête de vérité.
Ceux qui ont aimé la série avec Claude Jade retrouveront certainement un peu de son ambiance - la lenteur du rythme en moins, fort heureusement - tandis que les téléspectateurs curieux et friands de thrillers et autres polars télévisuels se laisseront sans aucun doute porter par cette saga qui a le mérite de proposer quelque chose de différent, puisqu'elle nous emmène sur le terrain de l'étrange (et possiblement du fantastique). Assez loin donc de ce que les chaînes françaises proposent à longueur d'année en matière de policier bouclé, de TF1 à France 3.
Virginie Ledoyen, qui s'était déjà essayée au genre sériel avec XIII : la série ou Juste un regard est excellente dans la peau de Christine Vorski, cette mère prête à tout pour retrouver la trace de son fils, laissé pour mort il y a quinze ans, et apprendre pourquoi on lui a menti durant toutes ces années. Tandis que Charles Berling et le jeune Jérémy Gillet tirent eux aussi leur épingle du jeu avec des partitions plus complexes qu'il n'y paraît.
Rémy Grandroques - Thalie Images - FTV
Malheureusement, si les premiers épisodes tissent un mystère intrigant autour de l'île de Sarek et de la possible malédiction qui semble accompagner le retour de Christine, que Rémy (Thomas Mustin) ne cesse d'appeler "la morte", L'île aux 30 cercueils vire un peu trop au grand n'importe quoi à mi-parcours. Et se termine de manière assez convenue, là on aurait aimé être témoin d'un peu plus d'audace de la part des auteurs.
Mais surtout, prime-time oblige, France 2 et la production ne parviennent pas à faire de la série la grande fiction horrifique et effrayante qu'elle aurait dû être. On se souvient que la version de 1979 avait effrayé toute une génération de jeunes téléspectateurs. Et on a bien du mal à imaginer que ce soit à nouveau le cas avec cette revisite signée Frédéric Mermoud qui, loin des frissons que l'on espérait ou d'une ambiance vraiment glauque et angoissante, s'apparente au final davantage à une suite pas toujours très inspirée de Dolmen. Les dolmen qui saignent en moins. Mais la prophétie et les corps étendus sur la plage en plus.
L'île aux 30 cercueils s'impose donc comme une petite déception qui vaut surtout pour ses comédiens, ses décors dépaysants et captivants (l'île est un personnage à part entière), et ses trois premiers épisodes, qui font office d'entrée en matière efficace. Et il aurait été intéressant de voir ce qu'une plateforme de streaming à la Netflix ou Amazon Prime Video, c'est-à-dire qui n'est pas contrainte par les règles de diffusion à une heure de grande écoute imposées par le CSA, aurait pu faire avec le roman de Maurice Leblanc.
