Ils sont venus, ils ont vu, ils ont vaincu… ou pas. Comme Florian Henckel Von Donnersmarck, qui réalise avec "The Tourist" son premier film américain, d’innombrables réalisateurs étrangers sont venus se frotter aux majors, pour le meilleur ou pour le pire. Une étude exhaustive des différents cas nécessiterait quelques thèses... En attendant, voici déjà dix "premiers films à Hollywood" qui peuvent en évoquer pas mal d’autres. [Dossier réalisé par Alexis Geng]
Avant : un court prometteur sélectionné à Cannes (Over the Rainbow), et un premier long en 1999, Furia, pour un premier échec (8 400 entrées...). Tout en œuvrant entretemps pour papa Arcady, le fiston fignole avec son alter-ego Grégory Levasseur un deuxième opus, Haute tension, réussite incontestable dans un genre sinistré en France. Remarqué en 2004 au festival de Sundance, le film bénéficie d’une sortie américaine et permet à son jeune réalisateur (25 ans) de taper dans l’œil des studios. Spécialiste du genre horrifique, Alexandre Aja se voit alors proposer le remake d’un classique méchamment vieilli de Wes Craven et accepte – parce qu’il y a donc une raison de le refaire, justifie l’intéressé.
Le film : La Colline a des yeux (2006), produit par Dimension Films et Wes Craven himself. De la bombe. Aja apporte au projet une nervosité bien sentie et une ampleur inattendue, qui sourd de ce film puissamment malsain. La presse (spécialisée notamment) ne tarit pas d’éloges sur cette histoire d’irradiés massacreurs et son réalisateur, qui fait coup double : un remake diablement réussi (pas si fréquent), et une intégration rapide au système - le film est rentable, et ça, c’est capital. Cela ne va pas sans quelques compromis question coupes, pour éviter le classement "- de 17" aux Etats-Unis (la version "non censurée" est disponible en DVD).
Après : Aja poursuit son bonhomme de chemin américain, toujours flanqué de l’indispensable Grégory Levasseur, et continue de donner dans le remake inventif : après le nettement moins marquant Mirrors, il revient en 2010 avec Piranha 3D (pas un remake du film de Joe Dante, seul le titre est commun, affirme le jeune homme), exercice de "gorigolo" extrêmement jouissif et référencé. Du coup le frenchie semble solidement implanté chez les yankees. Dans le viseur désormais, Cobra: The Space Pirate (pour plus d’infos sur le projet, lire l’interview donnée par le réalisateur à AlloCiné).
On aurait aussi pu parler de :
[avec des fortunes et des trajectoires diverses] Christophe Gans, Florent Emilio Siri, Louis Leterrier, Michel Gondry,… ou du douloureux cas Pitof (mentionné plus loin).
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P-F
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