La Caméra d'or... et après ?

Comment il en est arrivé là

Quelques mois avant Mai 68, le lycéen Romain Goupil se fait exclure du bahut pour sa participation aux Comités d’Action Lycéens (CAL). Militant au sein des JCR (Jeunesses Communistes Révolutionnaires), il ne se consacre pas uniquement à des activités politiques puisque dans les années 70, celui dont le père fut chef-opérateur pour le Commandant Cousteau, débute au cinéma comme assistant caméra. Il officiera aussi auprès de Polanski, Godard ou Chantal Akerman comme assistant réalisateur.



Un film prometteur...

En 1969, Romain Goupil s’attelle au tournage d’un film, De la révolte à la révolution, une fiction dans laquelle il raconte le mouvement de 68 dont il est un des acteurs –au sens militant du terme… Quelques plans sont en boite, mais Goupil, accaparé par ses autres activités, abandonne ce projet très ambitieux. Une dizaine d’années plus tard, il apprend que son copain Michel Recanati, cofondateur des CAL, s’est suicidé. Bouleversé, il décide d’honorer sa mémoire en réalisant Mourir à trente ans, un film qui mêle images d’archives de l’époque, scènes tournées en 1981, et les fameux plans de la fiction avortée « De la révolte à la révolution ». Le résultat est un document précieux sur les rêves et les désillusions de Mai 68.

Depuis la Caméra d'Or...

Dès 1983, Romain Goupil signe son deuxième long métrage, La Java des ombres, une pure fiction cette fois, même si les protagonistes de ce polar sont d’anciens gauchistes. Le film est un échec, et il faudra attendre les années 90 pour avoir de ses nouvelles cinématographiques. Il se met en scène dans de beaux films sur l’engagement, politique ou amoureux (Lettre pour L..., A mort la mort !). Le rusé Goupil refuse le manichéisme et manie volontiers l’humour, comme le prouve Les Mains en l'air, actuellement à l’affiche, et dans lequel il revient sur le sort des sans-papiers. Depuis ce mercredi, on peut aussi apercevoir Goupil acteur dans Les Mains libres de Brigitte Sy.