La Caméra d'or... et après ? - Page 6

Présidente du jury : Françoise Arnoul

Comment elle en est arrivée là

Naomi Kawase réalise en 1988 son premier court métrage, intitulé I focus on that which interests me. Et de fait, son travail de réalisatrice sera nourri de ses expériences personnelles. Diplomée de l’école de photographie d’Osaka, elle y enseignera pendant 4 ans, et tournera plusieurs documentaires et films expérimentaux.



Un film prometteur...

Depuis quelques années déjà, tous les regards se tournent vers l’Asie, terre ô combien fertile sur le plan cinématographique. En jetant un coup d’œil sur le palmarès du festival de Cannes 1997, on note que la Palme d’or revient au vétéran Imamura (L' Anguille, ex æquo avec Le Goût de la cerise) et le Prix de la Mise en scène à Happy Together de Wong Kar-Wai. Il faut donc compter aussi avec une jeune réalisatrice de 28 ans, Naomi Kawase, qui a filmé la vie quotidienne dans son village natal de Nara. Dans Suzaku (Moe no Susaku), elle capte le mystère des êtres et de la nature, évoque par petites touches de vastes questions -les transformations économiques et les mutations au sein d’une cellule familiale.

Depuis la Caméra d'Or...

Naomi Kawase poursuit sa route, hors des sentiers battus, passant du documentaire à la fiction. En 2003, Shara, son deuxième long métrage de fiction, aura les honneurs de la compétition cannoise, tout comme La Forêt de Mogari (Mogari no Mori). Ce film puissant et énigmatique remporte le très prestigieux Grand Prix du jury en 2007. Preuve que la cinéaste a tenu ses promesses : en 2009, elle reçoit le Carrosse d’or, récompense décernée par la Société des réalisateurs de Films pour saluer l’audace et l’instransigeance d’un(e) collègue. Son dernier long métrage, Seven nights, avec notre Grégoire Colin national, est toujours inédit en France.