Très appréciés du public, les biopics, et plus particulièrement ceux de chanteurs, sont devenus monnaie courante au cinéma, en témoignent les nombreux projets des maisons de productions. Parce que leurs vies sont semblables à des scénarios dignes des plus grands mélodrames hollywoodiens, Allociné passe au peigne fin le destin de vos artistes préférés. C'est parti !
Dossier réalisé par Kevin Poujoulat
CLAUDE FRANCOIS vs. JEREMIE RENIER
L'artiste : Claude François (1939-1978)
"Raaah… Aaaahh… Voiles sur les filles… Barques sur le Nil…"
Que celui qui ne s’est jamais déhanché sur le refrain d’Alexandrie Alexandra nous envoie la première Flèche ! Celui que l’on surnomme Cloclo connaît son premier succès en 1962 avec Belles, belles, belles, adaptation d'un titre des Everly Brothers intitulé Girls Girls Girls. Il n’en faut pas plus à ce jeune blondinet pour commencer son ascension fulgurante au sommet des hits-parades français avec des titres inoubliables tels que Le lundi au soleil, Chanson populaire, Cette année-là ou encore celui qui le rendra célèbre à l’international, Comme d’habitude, composé en 1967 et qui sera repris par les plus grands dont Frank Sinatra, Paul Anka et Elvis Presley, sous le titre My Way. Aux côtés de son groupe de danseuses made in USA surnommées les "Clodettes", le chanteur, pailleté de la tête aux pieds, bouleverse les préceptes de la variété populaire et déclenche des scènes d'hystérie inédites lors de ses concerts, comparables à celles des Beatles outre-Manche. Toutefois, l'exigence maladive du chanteur n’est pas inconnue. Son mauvais caractère et ses changements d’humeur contribuent à donner au public une image de l'artiste moins charmeuse, entachée de déboires fiscaux, d’agressions, qui s'ajoutent à une vie sentimentale compliquée.
Le film : Cloclo de Florent Emilio Siri (2012)
C’est donc à un monstre sacré de la chanson française que s’attaque le cinéaste Florent Emilio Siri. Passant en revue l’intégralité de la vie de Claude François : de sa plus petite enfance en Egypte à sa mort accidentelle, Cloclo nous plonge dans l’impressionnante carrière de l’idole aux cheveux blonds, interprété par un Jérémie Renier étonnant de mimétisme. Se glissant avec aisance dans les costumes pailletés, le comédien incarne également le chanteur dans ses aspects les plus sombres, en businessman avisé ou en père autoritaire. Ici la décadence de l'artiste n’est pas synonyme de drogue ou d'alcool, mais intervient par le biais de l’obsession grandissante du chanteur, qui voulait repousser les limites de la perfection dans tous les domaines. Un trouble qui causera sa perte. Montage nerveux, histoire rythmée, photographie évolutive, c’est avec passion que le cinéaste nous entraîne dans l’univers professionnel et familial de Claude François qui, depuis toujours, rêvait d’une belle, belle, belle, destinée.
Le Bonus Track : L'entourage proche du chanteur est directement impliqué dans la production de Cloclo, ce qui a posé quelques problèmes à Florent Emilio Siri. En effet, le réalisateur tenait à montrer des aspects plus négatifs du chanteur, longtemps cachés pour préserver son image d'idole. Ainsi, les fils de la star étaient réticents à l'idée que le cinéaste puisse révéler certains détails au public, comme par exemple sa maniaquerie obsessionnelle, ou encore la mise en scène de son malaise lors d'un concert à Marseille, en 1970.
SERGE GAINSBOURG vs. ERIC ELMOSNINO
L'artiste : Serge Gainsbourg (1928-1991)
"Puisque je vous dis que je ne suis pas le Docteur Jekyll..."
Il a bien a failli percer dans la peinture, c’est finalement dans la chanson que Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, trouve le salut. Poète, provocateur, charmeur, marginal, les attributs ne manquent pas pour évoquer cet artiste à la bouille inoubliable. En 1958, Gainsbourg sort son premier album sur lequel figure Le poinçonneur des Lilas. Puis, "l’homme à la tête de choux" connait son premier grand succès en 1963 avec un morceau composé originellement pour Juliette Gréco, intitulé La Javanaise. Dès lors, l'artiste surfe sur les hauts du top 50, bien aidé par une jeune chanteuse nommée France Gall pour qui il écrit Poupée de cire, poupée de son, chanson grâce à laquelle la jeune fille remporte le concours de l’Eurovision. En 1967, il défraye la chronique en s'affichant quelques mois au bras de Brigitte Bardot pour qui il écrit Harley Davidson ainsi que Bonnie & Clyde. La chanson Initials B.B., que Gainsbourg enregistre à Londres, conclut leur histoire de la plus belle des manières. En 1968, il rencontre Jane Birkin avec qui il enchaîne les tubes pendant plus de dix ans ; entamant en parallèle une longue et sinueuse descente aux enfers, jallonée de succès comme l'album Love on the Beat, mais clairsemée d’apparitions télévisées de plus en plus chaotiques.
Le film : Gainsbourg - (vie héroïque) de Joann Sfar (2010)
En passant derrière la caméra, Joann Sfar, auteur reconnu de bande dessinée, crée l'événement cinéma du début de l’année 2010. Le sujet Gainsbourg, aussi délicat soit-il et dont l’adaptation sur grand écran avait déjà été envisagée pour être aussitôt rangée au fond des tiroirs, ne fait pas peur au cinéaste, attendu au tournant par les fans de l’idole. De Lucien à Serge, de l'enfant anticonformiste à la figure mythique, Joann Sfar nous propose ici une plongée en apnée dans la vie hallucinée et l'âme torturée de l'artiste. Teinté de fantaisie, à mi-chemin entre biographie pure et imaginaire, le film nous expose notamment le côté sombre du chanteur sous les traits d’une créature loufoque tout droit sortie de l'esprit créatif du dessinateur-réalisateur. Chef-d’œuvre pour certains, farce déroutante pour d'autres ; avec son budget confortable de 18 millions d’euros et son casting on ne peut plus glamour (Laetitia Casta, Sara Forestier, Mylène Jampanoï, Lucy Gordon), ce biopic a au moins le mérite d’avoir fait réagir adorateurs et détracteurs de cet artiste majeur de "l’art mineur", incarné par Eric Elmosnino, copie conforme du chanteur, façon Musée Grévin.
Récompenses :
Trois Césars : Meilleur acteur - Meilleure première oeuvre - Meilleur Son
Le Bonus Track : 400 jeunes comédiennes ont été castées avant de dénicher celle qui incarnerait Jane Birkin : Lucy Gordon, une ancienne mannequin apparue dans Les Poupées russes (2004) et Spider-Man 3 (2007). Le 20 mai 2009, alors que Cannes découvrait les premières images du film, la comédienne, née en 1980, mettait fin à ses jours, par pendaison. Dans une séquence troublante du biopic, elle interprète Le canari est sur le balcon, morceau méconnu de Gainsbourg, dans lequel il est question… du suicide d'une jeune femme.
EDITH PIAF vs. MARION COTILLARD
L'artiste : Edith Piaf (1915-1963)
"Quand il me prend dans ses bras..."
Elle est l’une des icônes de la chanson Française. Edith Piaf, dite La Môme, ce petit bout de femme toute vêtue de noire, a bercée toute une génération, surtout d’après-guerre, avec ses nombreux succès devenus en quelques années des classiques du répertoire populaire. Qui n’a jamais fredonné la mélodie de La Vie en rose, celles de L’Hymne à l'amour ou encore de Milord. A force de persévérance, la française à la voix vive et pénétrante ira jusqu’à conquérir le cœur de l’Amérique, ainsi que celui du boxeur Marcel Cerdan, tragiquement décédé dans un accident d’avion en 1949. Brisée par la nouvelle, la Môme sombre dans la dépression pour ne plus la quitter. La fin de sa vie est à l’image de sa destinée, déchirée entre succès professionnels et désespoirs sentimentaux. A n’en point douter, Piaf est l'artiste féminine qui aura le plus marqué le XXème siècle, tant pour la grandeur de son talent que pour son destin des plus tragiques.
Le film : La Môme d'Olivier Dahan (2007)
Réalisé par Olivier Dahan (Les Rivières pourpres 2 (2004), My Own Love Song (2010)...), La Môme passe en revue l’intégralité de la vie de l'artiste. De son enfance passée à pousser la chansonnette sur le pavé parisien pour quelques sous jusqu’aux plus prestigieuses scènes de la capitale, de ses victoires à ses blessures, de Belleville à New York. Le réalisateur semble ici vouloir retranscrire une image à la fois fragile et indestructible de l’artiste. Optant pour une chronologie déconstruite alternant les époques, Olivier Dahan nous transporte ainsi sur le chemin escarpé de cette Môme, campée avec intensité par une Marion Cotillard méconnaissable.
Récompenses :
Deux Oscars : Meilleure Actrice - Meilleurs Maquillages
Cinq Césars : Meilleure Actrice - Meilleure Photographie - Meilleur Son - Meilleurs Costumes - Meilleurs Décors
Quatre BAFTA : Meilleure Actrice - Meilleure Musique - Meilleurs Costumes - Meilleurs maquillages
Un Golden Globe : Meilleure Actrice
Le Bonus Track : Concernant les rôles principaux, seul le personnage de Marcel Cerdan a nécessité un casting. C'est finalement Jean-Pierre Martins qui a décroché le rôle. Ce dernier fait partie des "Silmarils", groupe de musique dont Olivier Dahan a réalisé le (sulfureux) premier clip en 1994 (Cours Vite).
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