Tournée des Légendes : focus sur les biopics musicaux ! - Page 11

NOTORIOUS BIG vs. JAMAL WOOLARD

L'artiste : Notorious BIG

Le jeune Christopher Wallace alias Biggie Smalls, abandonne l'école très tôt pour une vie de débauche. Après un passage de neuf mois par la case prison, il épate ses camarades de rue avec ses freestyles jusqu'au jour où Mister Cee, un célèbre DJ, découvre par hasard l'une de ses cassettes d'enregistrement. Ce dernier la fait alors parvenir au fameux magazine de hip hop US The Source, afin de le faire connaître. C’est ainsi qu’un certain Sean Combs, alias Puff Daddy, s'intéresse à lui. Sa voix, son flow et son style unique sont révélés au grand jour avec son premier single, Juicy. Le succès est immédiat. En 1994, il sort son premier album intitulé Ready to Die qui se vend à près de 2 millions d'exemplaires. Malgré une rapide et fulgurante ascension, celui qui se fait dorénavant appeler Notorious B.I.G. doit faire face à toutes sortes de problèmes : coups et blessures sur fans et sur paparazzis, port illégal d’armes à feu, consommation illégale de drogue, ainsi qu’une grave accusation d’homicide sur le rappeur Tupac Shakur, alias 2Pac. Trois semaines à peine avant que ne paraisse son deuxième album, Notorious B.I.G. est assassiné en pleine rue, le 9 mars 1997, à bord de son 4x4. Sa mort produit une onde de choc dans le monde du rap, d'autant plus qu'elle fait écho à celle de Tupac Shakur survenue quelques mois plutôt et pour laquelle il était toujours suspecté.

Le film : Notorious B.I.G. de George Tillman Jr. (2009)

Le biopic de George Tillman Jr. reçut un accueil plutôt mitigé lors de sa sortie. Malgré les nombreux titres de qualité composant la bande originale du film ( notamment des inédits tels que Brooklyn Go Hard de Jay-Z et Santogold ou encore l'hommage de Jadakiss et Faith Evans (sa veuve) sur Letter to B.I.G. ), ainsi que la performance pleine de charisme du jeune Jamal Woolard dans la peau du rappeur, Notorious B.I.G. propose, selon ses détracteurs, une vision trop manichéenne de l’univers de l’artiste, le faisant presque passer pour un enfant de chœur aux allures bling bling ! Passant en revue l’intégralité de la vie du rappeur, le biopic ne s’attarde que très peu sur sa vie privée afin de se consacrer en priorité à sa carrière musicale ainsi qu'à la rivalité qui l'opposait à d’autres rappeurs dont Tupac Shakur. A noter, le film est produit par la mère du rappeur, Voletta Wallace, son ami Sean Combs alias P. Diddy, ainsi que par ses anciens managers Wayne Barrow et Mark Pitts.

Le Bonus Track : Pour incarner le rappeur, le jeune comédien Jamal Woolard a dû prendre près de 21 kilos, passant ainsi de ses 117kg naturels à près de 138kg.

EMINEM vs. EMINEM

L'artiste : Eminem

Rarement un rappeur aura autant défrayé la chronique que Marshall Bruce Mathers III, plus connu sous le nom d’Eminem. Son enfance, le futur rappeur la partage exclusivement avec sa mère avec laquelle il change fréquemment de domicile. Leur errance prend fin lorsque la mère décide de se fixer à Detroit. Adolescent, il se découvre une passion pour le rap, genre musical plutôt prisé par la communauté noire. Une passion tellement dévorante qu’il abandonne le lycée pour s’y consacrer pleinement. Très vite, Eminem se distingue des autres grâce à son flow rapide jalonné de paroles provocantes. Son premier album intitulé The Slim Shady LP (2000), produit par Dr. Dre, se vend à plus de 7 millions d'unités. Le suivant, The Marshall Mathers LP, sort un an plus tard et remporte à nouveau un franc succès, et, comme le précédent, auréolé du Grammy du meilleur album rap de l'année. En 2002, son The Eminem Show porte le nombre de ses albums vendus à plus de 30 millions de copies. Mais bien que le rappeur explose les records de ce genre musical, ses relations en dents de scie avec sa femme Kimberly, sa possession illégale d’arme à feux, ainsi que ses nombreux démêlés avec la justice, ternissent son image et font du rappeur blanc un habitué de la chronique "faits divers". Aujourd'hui, Eminem délaisse la scène pour se consacrer pleinement à la production au sein de sa propre compagnie baptisée "Shady Records".

Le film : 8 Mile de Curtis Hanson (2002)

Le réalisateur Curtis Hanson et le producteur Brian Grazer, qui rêvaient de faire un film sur le hip-hop depuis le début des années 1980, exaucent leur souhait en signant l’étonnant 8 Mile près de vingt ans plus tard. Une fois le projet mis en chantier, le choix de l'interprète du premier rôle se porte très rapidement sur la star planétaire du moment : Eminem. 8 Mile, qui n'a pas une vocation autobiographique selon ce dernier, fait pourtant clairement penser au destin du jeune rappeur blanc, et ce pour trois raisons :

- l'action se déroule à Detroit en 1995, soit à l'époque et dans la ville mêmes où Eminem essayait de se faire connaître.

-le groupe 3-1-3 qui accompagne B-Rabbit, le héros du film, fait indéniablement penser au groupe D-12, fondé par Eminem dans sa jeunesse.

-le meilleur ami de B-Rabbit, prénommé Future, a un look étrangement similaire à celui du meilleur ami d’Eminem, lequel menait les « Battles » au Shelter.

Récompenses :

Un Oscar : Meilleure Chanson Originale

Un Golden Globe : Meilleure Chanson Originale

Le Bonus Track : Le titre du film est une référence directe à l'8 Mile Road, une frontière imaginaire et rigide entre la ville de Détroit et sa banlieue, et plus familièrement entre le territoire des blancs et celui des noirs. Une frontière que le personnage d'Eminem devra surpasser pour se faire un nom.

50 CENT vs. 50 CENT

L'artiste : Curtis "50 Cent" Jackson

Après une enfance houleuse et une adolescence parsemée de mauvaises fréquentations, le jeune Curtis Jackson fait ses premiers pas aux côtés du rappeur du groupe Run DMC, Jam Master Jay, qui lui enseigne les bases du hip hop afin de parfaire sa technique. Après un projet d’album avorté, il fait la connaissance du duo de producteurs new-yorkais "Trackmasters" et rejoint Columbia Records avec qui il signe son premier album. Toutefois sa maison de production le congédie après son implication dans une fusillade dans laquelle il est (seulement) blessé par pas moins de neuf balles de revolver ! Après une longue rééducation, il fonde le groupe G-Unit et se fait repérer par Eminem, qui lui offre trois titres dont le single Wanksta. Celui qu'on appelle dorénavant 50 Cent devient le protégé du jeune rappeur de Detroit et signe sur son label Shady Records. Son premier album, Get Rich or Die Tryin, sur lequel on retrouve le morceau In Da Club, paraît en 2003 et se vend à plus de 13 millions d’exemplaires. Malgré les critiques (certains rappeurs lui reprochant notammant son style trop commercial ainsi que des rimes de plus en plus faciles sur ses albums suivants), Curtis '50 Cent' Jackson a consolidé son statut, ce qui lui a permis de se lancer dans la production de jeunes artistes de la scène hip hop américaine.

Le film : Réussir ou mourir de Jim Sheridan (2005)

A l’instar d’Eminem, son mentor, 50 Cent décide lui aussi d'évoquer sa vie à travers un long-métrage et par l’intermédiaire d’un personnage fictif. A la fois chronique sociale et produit hautement commercial, le film de Jim Sheridan (Au nom du père (1993), Brothers (2009)…) fait aujourd’hui toujours débat entre ceux pour qui le récit est d'une parfaite maîtrise, et ceux qui ne voient là qu’un amas de clichés pathétiques. Pour devenir une star du grand écran, Curtis '50 Cent' Jackson a dû néanmoins revivre et rejouer certains des événements les plus traumatisants de sa vie : la mort de sa mère, les violences et les dangers d'une carrière de dealer, et l'attaque qui le laissa pour mort devant la maison de ses grands-parents. "Réussir ou mourir est un collage inspiré de ma vie (...) Ce n'est pas exactement mon histoire, mais on y retrouve des incidents proches de ceux qui ont émaillé mon existence", déclare le rappeur, en estimant que l’histoire du héros est semblable à la sienne à hauteur de 75% !

Le Bonus Track : Alors qu'il s'était vu proposer le rôle de Levar (Bill Duke), le comédien Samuel L. Jackson a refusé l'affaire en précisant qu'il n'écoutait que du rock'n'roll des années 1950 !

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