Très appréciés du public, les biopics, et plus particulièrement ceux de chanteurs, sont devenus monnaie courante au cinéma, en témoignent les nombreux projets des maisons de productions. Parce que leurs vies sont semblables à des scénarios dignes des plus grands mélodrames hollywoodiens, Allociné passe au peigne fin le destin de vos artistes préférés. C'est parti !
Dossier réalisé par Kevin Poujoulat
JOHNNY CASH vs. JOAQUIN PHOENIX
L'artiste : Johnny Cash (1932-2003)
“Hello, I’m Johnny Cash", disait la bête de sa grosse voix de baryton lors de l’ouverture de ses concerts.
C'est tout jeune que Johnny Cash se lance dans la musique, s’imprégnant de différentes influences venues du folk et de la country. En 1954, il signe avec la maison de disques Sun Records et enregistre avec le groupe "The Tennessee Three" ses premiers titres. Une grande partie de l’oeuvre de celui qu’on appelle "The Man in Black" (ce dernier ayant pour habitude de porter exclusivement des costumes sombres), fait écho aux thèmes de la douleur et de l'affliction morale, comme ses chansons I Walk the Line, Folsom Prison Blues, Man in Black ou encore le tardif Hurt. En 1961, Johnny Cash rencontre June Carter qui deviendra sa seconde épouse. C’est d’ailleurs cette dernière qui amène Johnny aux sommets de la gloire en co-écrivant le titre Ring Of Fire. Par la suite, le chanteur vit une période plus sombre et se fait arrêter à de nombreuses reprises pour possession de stupéfiants quand il ne s'agit pas de troubles à l’ordre public. En 1997, les médecins lui diagnostiquent une maladie grave qui finira par avoir raison de lui six ans plus tard, quelques mois à peine après le décès de sa femme June Carter.
Le film : Walk the Line de James Mangold (2005)
Le cinéaste James Mangold (Copland (1997), Night and Day (2010) …) reprend avec Walk the Line toutes les étapes inhérentes à la vie du chanteur de manière chronologique : la pauvreté des familles de métayers du Sud pendant la Grande Dépression, le traumatisme dans l’enfance, l’amour impossible, la tentation autodestructrice du Rock, la rédemption ainsi que son mariage. Servi par un duo d’acteurs parfaits de justesse, le biopic met l’accent sur l’histoire d’amour de Johnny Cash (Joaquin Phoenix) et de sa choriste June Carter (Reese Witherspoon). Les comédiens ont d’ailleurs interprété eux-mêmes les chansons du film tandis que Phoenix a spécialement appris à jouer de la guitare pour le rôle ! Entre leçons de musique, exercices de répétition, travail en groupe avec orchestre et sessions d'enregistrement, les deux acteurs se sont pour ainsi dire prêtés à un véritable stage intensif de country ! Malgré toutes ces qualités, le film ne fera que 200 000 entrées au box office français, la faute à un manque de popularité flagrant (hélas) du chanteur dans l’Hexagone.
Récompenses :
Un Oscar : Meilleure Actrice (Reese Witherspoon)
Deux BAFTA : Meilleure Actrice (Reese Witherspoon) - Meilleur Son
Trois Golden Globes : Meilleure Actrice (Reese Witherspoon) - Meilleur Acteur (Joaquin Phoenix) - Meilleur Film pour une comédie musicale
Le Bonus Track : Marqué par les similitudes entre sa propre vie et celle du chanteur, Joaquin Phoenix a dû effectuer un court séjour en clinique afin de se reposer (tout comme Johnny Cash, le comédien a lui aussi perdu un frère, River Phoenix, à la suite d'une overdose).
LORETTA LYNN vs. SISSY SPACEK
L'artiste : Loretta Lynn (1934)
Originaire du Kentucky et mariée à seulement 13 ans, Loretta Lynn se produit à ses débuts sur les estrades de foires et de fêtes locales. Repérée, elle apparaît alors à la télévision puis signe son premier single intitulée I’m a Honky Tonk Girl en 1960. La chanteuse s’installe alors à Nashville et enchaîne les succès tels que Success, Trouble in paradise ou encore The Pill. Plus d’une quinzaine de ses chansons finiront à la première place des charts américains.
Le film : Nashville Lady de Michael Apted (1978)
Sorti sur les écrans en 1978, Nashville Lady n’est autre que l’adaptation cinématographique de l’autobiographie de la chanteuse parue deux ans plus tôt. Réalisé par Michael Apted (Agatha (1978), Le Monde ne suffit pas (1999)…), ce biopic s’intéresse principalement à l’ascension professionnelle de la chanteuse de country. Entièrement porté par une Sissy Spacek étonnante, conseillée tout au long du tournage par une consultante de choix (Loretta Lynn elle-même), Nashville Lady inclut également à son casting un tout jeune Tommy Lee Jones dont la prestation sera récompensée par une nomination aux Golden Globes.
Récompenses :
Un Oscar : Meilleure Actrice (Sissy Spacek)
Deux Golden Globes : Meilleure Actrice (Sissy Spacek) - Meilleur Film pour une comédie musicale.
Le Bonus Track : Alors qu'elle hésitait à accepter le rôle, Sissy Spacek n'a rien trouvé d'autre à faire que de prier en espérant recevoir un signe qui pourrait l’aider dans sa décision. Le lendemain, alors qu’elle appuyait sur le starter de sa voiture pour démarrer, allumant au passage l'autoradio, la chanson Coal miners Daughters de Loretta Lynn se mit à résonner ! L’actrice accepta le rôle aussitôt.
PATSY CLINE vs. JESSICA LANGE
L'artiste : Patsy Cline (1932-1963)
Considérée comme l'une des plus influentes chanteuses du style Country, Patsy Cline a réussi en quelques années seulement à graver son nom dans l'histoire de la musique populaire américaine et a ouvert les portes aux futures artistes féminines de la Country telles que Dolly Parton, Tammy Wynette ou encore son amie Loretta Lynn. Dotée d’une voix à la fois douce et suave, la chanteuse bouleverse et signe son premier succès, Walkin After Midnight, en 1957. Entourée de musiciens de qualité, Patsy Cline connait son apogée pendant l'ère du "Son de Nashville" auquel elle contribue fortement en signant d'excellents titres comme Crazy, I Fall to Pieces ou encore Sweet Dreams. Mais sa brillante carrière est bientôt brisée net : le 5 mars 1963, la chanteuse trouve la mort dans un accident d'avion en quittant Kansas City pour Nashville.
Le film : Sweet Dreams de Karel Reisz (1985)
Principalement axé sur sa relation avec son second époux, Charlie Dick, lequel voit d’un mauvais œil l’ascension de Patsy Cline dans l’univers musical, Sweet Dreams vaut essentiellement pour les prestations solides de ces deux acteurs principaux : Jessica Lange et Ed Harris. Réalisé par Karel Reisz (Le Flambeur (1974)…), le biopic, qui se dote d’une assez grande liberté scénaristique, reçoit un accueil mitigé lors de sa sortie. La principale raison avancée par ses détracteurs étant la mise en scène du crash dont est victime la chanteuse, jugée trop choquante.
Le Bonus Track : Avant que Jessica Lange ne récupère le rôle-titre, c'est l'actrice Meryl Streep qui était préssentie pour incarner la chanteuse de Country.
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