Tournée des Légendes : focus sur les biopics musicaux ! - Page 3

MOZART vs. TOM HULCE

L'artiste : Mozart (1756-1791)

Mozart l'enfant prodige compose son premier concerto à quatre ans, sa première symphonie à sept et son premier opéra à onze - il en composera une vingtaine au long de sa vie. Doté de l’oreille absolue (il aurait, à quatorze ans seulement, retranscrit parfaitement le Miserere de Gregorio Allegri, œuvre complexe de quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois), ce compositeur virtuose reçoit les triomphes et les honneurs des plus grandes cours d’Europe du XVIIIème siècle et laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique occidentale. Il meurt le 5 décembre 1791, à l'âge de 35 ans dans la misère et l'indifférence la plus totale. Il sera enterré dans une fosse commune…

Le film : Amadeus de Milos Forman (1984)

Milos Forman, qui adapte ici une pièce de théatre, Amadeus de Peter Shaffer, nous fait découvrir la vie du jeune génie à travers le récit de son ennemi et rival, le compositeur officiel de la cour de l’empereur Joseph II, Salieri. Le film met l'accent sur la rivalité qu’entretiennent Mozart (Tom Hulce), génie imprévisible au talent aussi évident qu'encombrant, et Salieri (F. Murray Abraham), compositeur sans prétention mais, et c’est là son point fort, adoubé par la cour des Habsbourg. Ce dernier est même présenté comme l'assassin de Mozart, dont la mort fait aujourd’hui toujours débat bien que la version officielle veuille que le compositeur prodige soit, en réalité, décédé des suites d'une pneumonie.

Récompenses :

Huit Oscars : Meilleur Acteur (F. Murray Abraham) - Meilleur Réalisateur - Meilleur Film - Meilleure adaptation - Meilleurs Décors - Meilleurs Costumes - Meilleur Maquillage - Meilleur Son.

Un César : Meilleur Film Etranger

Quatre BAFTA : Meilleur Montage - Meilleure Photographie - Meilleur Maquillage - Meilleur Son.

Quatre Golden Globes : Meilleur Réalisateur - Meilleur Film dramatique - Meilleur Acteur (F. Murray Abraham) - Meilleur Scénario.

Le Bonus Track : Le film a entièrement été tourné sous lumière naturelle. Afin de la diffuser lorsque celle-ci était trop puissante, les techniciens posaient parfois de grandes feuilles de papier calque sur les fenêtres du plateau. De plus, Mel Gibson, ainsi que Mick Jagger, ont tous les deux passé des essais auprès de Milos Forman afin d'incarner Mozart.

LUDWIG Van BEETHOVEN vs. GARY OLDMAN

L'artiste : Ludwig Van Beethoven

Ta ta ta taaaaaa… Ta ta ta taaaaaaa…

Si nous retenons aussi bien le nom de ce compositeur, c’est tout simplement parce que son œuvre a fait de lui l'une des figures les plus marquantes de l’histoire de la musique. Placé à la jonction de deux époques aux tendances totalement opposées, Ludwig Van Beethoven exprime dans ses premières compositions le classicisme de style viennois à l’instar de ses maîtres. Toutefois, au fil du temps, il concourt à l’achèvement d’un art qui va bouleverser toutes les habitudes musicales : le Romantisme. Surmontant les épreuves d’une vie marquée par la surdité qui le frappe à 28 ans, il insuffle à sa musique une joie hautement perceptible quand le destin lui prescrivait une vie de misère. Beethoven est surtout connu du grand public pour sa Symphonie n°5 (1808), ainsi que la n°9, plus communément appelée Ode à la joie (1823) laquelle fut également adoptée en tant qu’hymne européen depuis 1986.

Le film : Ludwig Van B. de Bernard Rose (1994)

Le réalisateur britannique Bernard Rose (Mr. Nice (2009)), signe avec Ludwig van B. son premier grand film pour une major américaine et revisite le personnage de Beethoven en prenant de grandes libertés scénaristiques, n’hésitant pas à insister sur le caractère irascible du compositeur tout en reprenant le même procédé narratif que Milos Forman avec son Amadeus, à savoir, l’utilisation de nombreux flashbacks, au travers du récit d’un autre personnage. Ici, le spectateur s’immisce dans la vie du compositeur aux côtés d’Anton Schindler, le légataire de Beethoven (Gary Oldman) qui, après la mort de ce dernier, découvre un testament annulant les précédents, dans lequel le compositeur exprime son intention de léguer tous ses biens à son "immortelle bien-aimée". Contre l'avis de la famille, Schindler décide d'accomplir la volonté du maître et pour cela de découvrir l'identité de cette mystérieuse femme…

Le Bonus Track : Alors que l'acteur Anthony Hopkins devait initialement camper le personnage de Beethoven, il dut abandonner le projet à la suite d’un conflit d’emploi du temps, au profit de Gary Oldman. Pour l'anecdote, quelques semaines après le tournage de Ludwig Van B., Gary Oldman jouait dans Léon un bad guy obnubilé par un certain…  Beethoven !

JEAN SEBASTIEN BACH vs. CHRISTIAN VADIM

L'artiste : Jean-Sébastien Bach

Bien que la musique baroque prenne racine en terre italienne, Bach en est aujourd’hui considéré comme l’une des figures prédominantes tant ses créations ont su réconcilier les écoles italienne et occidentale et perfectionner leur système musical. Préparant ainsi l’avènement du classicisme, le compositeur est peu à peu oublié par ses pairs ainsi que par ses contemporains dans les années suivant sa mort.

Le film : Il était une fois, Jean-Sébastien Bach... de Jean-Louis Guillermou (2003)

Amateur de musique classique, le cinéaste Jean-Louis Guillermou signe en 2003 Il était une fois, Jean-Sébastien Bach..., le premier de ses trois films consacrés à de grands compositeurs. Suivront Antonio Vivaldi, un prince à Venise, en 2006, et Celles qui aimaient Richard Wagner en 2011. Le réalisateur construit ici son récit de façon linéaire en usant d’une grande liberté scénaristique. On y découvre notamment l’apprentissage de l'artiste, qui se révèle être un virtuose de l'orgue, du clavecin, ainsi que du violon. Doté d’une soif d’apprendre, le jeune compositeur s’évertue même à rédiger ses partitions sous la lumière du clair de lune… Ici, Jean-Sébastien Bach décède des suites d’une opération de la cataracte mal négociée ; en réalité le compositeur fut foudroyé par une attaque vasculaire cérébrale, la cataracte ne l’ayant "que" rendu aveugle.

Le Bonus Track : Elena Lenina, candidate du jeu télévisé de télé-réalité Nice People fait ici ses premiers pas au cinéma en endossant le rôle de la seconde femme du compositeur, Anna Magdalena.