Tournée des Légendes : focus sur les biopics musicaux !
dimanche 18 mars 2012 - 05h00

Très appréciés du public, les biopics, et plus particulièrement ceux de chanteurs, sont devenus monnaie courante au cinéma, en témoignent les nombreux projets des maisons de productions. Parce que leurs vies sont semblables à des scénarios dignes des plus grands mélodrames hollywoodiens, Allociné passe au peigne fin le destin de vos artistes préférés. C'est parti !
Dossier réalisé par Kevin Poujoulat

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5 / 11

ELVIS PRESLEY vs. KURT RUSSELL

 

L'artiste : Elvis Presley (1935-1977)

 

"Love me tender, love me sweet..."

Le King. Considéré comme le plus grand rockeur de tous les temps, Elvis Presley, dont la voix profonde et la gestuelle provocante ont contribué à forger sa popularité, peut se targuer d’avoir été le principal acteur de la popularisation du rock and roll auprès du grand public. Repéré au sein des studios Sun Records dans les années 50, il enchaine alors des tubes légendaires tels que Heartbreak Hotel, Don’t Be Cruel, Hound Dog, Jailhouse Rock, Love me tender… (pour ne citer qu’eux), lesquels le propulsent au sommet des charts américains. Dans les années 1960, Elvis signe des contrats cinématographiques à tour de bras tout au long de la décénnie, influencé par son manager, le colonel Parker, lequel ne lui laisse aucun répit. Epuisé, il en ressort las, hanté par le souvenir de la scène qu’il ne tarde pas de retrouver dès 1968 pour une série de concerts interminables à Las Vegas et quelques tournées américaines. Il signe alors d’autres beaux succès tels que In The Ghetto, Suspicious Minds ou encore Burning Love, mais ne parvient pas à retrouver la fougue de ses débuts. Au contraire, le King rencontre des problèmes de santé qui, cumulés aux déprimes passagères dues à l’échec de son mariage avec Priscilla Beaulieu ainsi qu’à la mort de sa mère, vont causer sa perte. L’idole meurt chez lui, à Graceland, d'un arrêt cardiaque dans la nuit du 16 aout 1977.

 

 

 

 

Le film : Le Roman d'Elvis de John Carpenter (1979)

 

Moins de deux ans après sa disparition, la chaîne ABC émet le souhait de produire un long-métrage dédié à Elvis Presley. Fan du King, John Carpenter, lequel sort tout juste du succès d’Halloween, La Nuit des masques, hérite du projet. S’étalant de sa jeunesse jusqu’à son retour sur scène à Las Vegas, Le Roman d'Elvis n'adhère (heureusement) pas à la mise en scène basique télévisuelle mais au contraire profite d'une "qualité 7ème art", garnie de plans séquences, de mouvements de caméra élaborés ainsi que de nombreux décors soignés. Faisant office d'ovni dans la filmographie du cinéaste, ce biopic offre un rôle de King à Kurt Russell, lui aussi fanatique du chanteur, dont la prestation sera applaudie par la critique ainsi que par le public. Usant de flashbacks pour retracer les moments inhérents à la jeunesse de l’artiste, John Carpenter nous expose ici le portrait d’un homme fragile, hanté par la disparition de son frère jumeau, très proche de sa mère, inconsolable quand celle-ci rend l’âme, se noyant dans la musique et les concerts jusqu’à l’épuisement.

 

 

Le Bonus Track : C'est sur le tournage que l'acteur Kurt Russell rencontra sa future première femme, Season Hubley qui, à l'écran, joue également la femme du chanteur, Priscilla Beaulieu. De plus, c'est le propre père du comédien, Bing Russell qui incarne celui d'Elvis dans le film ! A noter que le comédien se glissera 20 ans plus tard dans la peau d'un sosie de l'idole dans Destination : Graceland.

 

 

 

JERRY LEE LEWIS vs. DENNIS QUAID

 

L'artiste : Jerry Lee Lewis (1935)

 

"Shake baby, shake !"

Originaire de Louisiane, le jeune Jerry Lee Lewis est tout de suite passionné par la musique et voit sa carrière décoller en 1956 lorsqu'il signe un contrat chez Sun Records (studio accueillant également Elvis Presley et Johnny Cash). Il signe alors des morceaux qui font de lui un des piliers du rock'n'roll américain, comme Great balls of fire ou Whole lotta shaking going on. Alors qu’il tutoie les sommets des hits parades, celui qu’on surnomme le "Killer" va devoir faire face un événement qui va défrayer la chronique et ternir son image : son mariage organisé avec la jeune Myra Lewis, sa nièce, alors âgée de seulement treize ans. Bien que cette pratique soit courante au sein de l'Amérique puritaine, le public rock, choqué, se désintéresse peu à peu de lui, tout comme les maisons de disques. Les années qui suivent voient le chanteur évoluer vers le blues puis la country, mais sans jamais rencontrer le succès escompté. Déprimé, le rockeur se noie dans l'alcool et la drogue, se retrouvant submergé par les ennuis de santé dans les années 1980. Remontant doucement la pente depuis une bonne dizaine d'années, il continue aujourd'hui à faire résonner ses tubes des années 1950 dans les salles du monde entier.

 

 

 

 

Le film : Great balls of fire! de Jim McBride (1989)

 

Great balls of fire ! est adapté du roman Great Balls of Fire : The Uncensored Story of Jerry Lee Lewis, co-écrit par Murray Silver Jr. et Myra Lewis, l'ex-femme du rockeur, et publié aux Etats-Unis en octobre 1982. A mi-chemin entre le drame social et la comédie musicale, le biopic hystérique de Jim McBride, haut en couleurs flashy, donne ici l’occasion au jeune Dennis Quaid de se déchaîner et de livrer une de ses meilleures performances. L’épisode tumultueux de son mariage avec sa petite nièce de 13 ans, Myra Lewis (interprétée par la jeune actrice Winona Ryder) est également largement abordé (ce que n'appréciera pas le chanteur). Flirtant avec le mélodrame, Great balls of fire! se veut avant tout un pur divertissement pop-corn, s’inscrivant dans l’esprit fun et déjanté du cinéma des années 1980 qui s’est souvent évertué à restituer l’ambiance nostalgique des fifties (Retour vers le futur (1985), La Bamba (1987)...).

 

 

Le Bonus Track : Pour les besoins du biopic, Jerry Lee Lewis a officié en tant que conseiller artistique. La star américaine, qui a donné des leçons de piano à Dennis Quaid pour l'occasion, a notamment exigé d'interpréter lui-même les chansons du long-métrage.

 

 

 

BUDDY HOLLY vs. GARY BUSEY

 

L'artiste : Buddy Holly (1939-1959)

 

"My Peggy Sue ue ue ue ue !"

C’est en voulant imiter son idole Elvis Presley que Buddy Holly entame sa courte mais riche carrière. Pendant ses 18 mois de succès, il joue tout d’abord au sein des Crickets avec lesquels il signe des hits devenus des classiques du rock'n'roll comme That’ll Be the Day, Oh, Boy ! ou encore Everyday. Par la suite, il enregistre des disques plus ambitieux sous le simple pseudonyme de Buddy Holly. Chanteur novateur, son emphase vocale devient légendaire, tandis que son gratté nerveux plein de technicité lui vaut les louanges de la profession. Buddy Holly, c’est aussi un look à l’opposé du traditionnel cuir et jean de l’époque, l'artiste arborant toujours son costume cravate, ainsi que de grosses lunettes rectangulaires. Le rockeur, alors en pleine gloire, s’éteint le 2 février 1959 au soir (aux côtés de Ritchie Valens, interprète inoubliable de La Bamba ainsi que de Big Bopper, à qui l’on doit l’entraînant Chantilly Lace) à la suite du crash de l’avion qui les emmenait tous les trois vers Fargo, situé dans le Dakota du Nord aux Etats-Unis, lieu de leur prochain concert… Beaucoup reprendront ses titres en guise d’hommage. Parmi eux, les Beatles, les Rolling Stones ou encore Cliff Richard.

 

 

 

 

Le film : The Buddy Holly Story de Steve Rash (1978)

 

Ce biopic réalisé par Steve Rash a bien failli ne jamais voir le jour. En cause ? Les nombreux conflits entre les différentes maisons de productions et les ayants droits du chanteur. Le cinéaste, fan inconditionnel du rockeur aux grosses lunettes, persévère et va jusqu'à parlementer directement avec Maria Elena Holly, la veuve de Buddy Holly. Après négociations, il réussit à obtenir son accord après qu'elle ait accepté de monter le projet au sein d'un studio indépendant, spécialement pour l'occasion, la société Columbia récoltant pour sa part les droits de distribution. A noter la solide prestation de Gary Busey, musicien professionnel dans sa jeunesse, qui n’a pas hésité à travailler sa voix de manière à interpréter les morceaux du rockeur de façon quasi-identique ; ce qui n’empêche pas les puristes d’emettre quelques critiques sur le film, notamment sur ses quelques anachronismes.

 

Récompenses :

Un Oscar : Meilleure Musique

Un BAFTA : Meilleur Espoir (Gary Busey)

 

 

Le Bonus Track : Dans la séquence musicale où Gary Busey interprète Mockingbird Hill, nous pouvons apercevoir le comédien regarder un petit morceau de papier collé sur le haut de sa guitare. Le comédien  qui n'avait pas eu le temps d'apprendre les paroles de la chanson les avait notées pour ne pas se tromper lors de sa prestation !

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Voir les commentaires

Commentaires

  • Romai13

    On peut assister à une superbe version de When the Saints Go Marching In interprétée par Kaye et Armstrong dans Millionnaire de cinq sous : mémorable ! Merci pour ce dossier !

  • blacksmock57

    a quand un biopic sur les beatles !!!

  • Mehdi R.

    ça devrait surement être fait à l'avenir vu que les droits des chansons des Beatles ne sont plus tenus par Michael Jackson mais il faut qu'il soit parfaitement fidèle, bien interprété et remplit de musique original des Beatles voir des albums Anthology

  • Atticuswood

    Bien mais terriblement Incomplet !

  • Landry Booba-Gump

    blacksmock57: j'allais poser la même question ^^

  • YannP

    L'ânerie du weekend: Bob Dylan en Rock Psychédélique.

  • YannP

    Oups j'ai posté trop vite, la page punk est assez gratinée aussi! Les Runaways et Joy Division en punk, c'est du grand n'importe quoi.

  • Vincent R.

    On voit qu'Allociné est un site de cinéma, et qu'ils n'y connaissent rien à la musique.

  • 17oceane

    Il manque dans les biopics Classic le film "Shine avec Geffrey Rush. Je crois que 'il y a éjà eu des bipics sur les beatles mes qui n'ont eu de succès blacksmoke

  • JumpOutLikeAHero

    Nowhere boy ?

  • J-J R.

    Merci pour votre dossier (synthétique mais très bon) !
    Gary Busey excelle en Buddy Holly !
    Ps : Et en quoi tu met Runaways et Joy Division, YannP ? En Jazz ? !! Je suppose qu'ici le Punk recouvre tout un tas de sous genres

  • decout

    oublié nowhere boy sur l'enfance de lennon biopic post beatles tres original et reussi

  • GandhI92

    Un biopic a été tournée sur le 5eme beatles : Backbeat on peut y voir les beatles a leur debut

  • Purple-Alien

    Oh la faute à Lemmy Kilminster : C'est Lemmy KILMISTER !! Qu'est qu'il vient f***** là le "N" ?!
    Sinon excellent film !

  • tonjias

    Qu'est ce que ça m'énerve tous ces gens qui s'insurgent (sans argumenter!) contre le travail de quelqu'un pour un détail à la con. Moi je le trouve très bien ce dossier, bien sur il aurait pu être plus appronfondi mais c'est là que la curiosité humaine entre en jeu et si quelque chose t'interesse tu vas te renseigner de ton coté. Je dis bravo Kevin :)

  • louna disanto

    ????? pour les enfant de 3 ans pour mes enfant pas pour moi !!!!!!

  • TheDarkPassenger

    "Control", mon préféré.

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