Très appréciés du public, les biopics, et plus particulièrement ceux de chanteurs, sont devenus monnaie courante au cinéma, en témoignent les nombreux projets des maisons de productions. Parce que leurs vies sont semblables à des scénarios dignes des plus grands mélodrames hollywoodiens, Allociné passe au peigne fin le destin de vos artistes préférés. C'est parti !
Dossier réalisé par Kevin Poujoulat
CHARLIE PARKER vs. FOREST WHITAKER
L'artiste : Charlie Parker (1920-1955)
Charlie Parker que l'on surnomme familièrement "Bird" est considéré par beaucoup comme le plus grand saxophoniste de tous les temps. Dans les années 1940, il asseoit, avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk, les premiers éléments du jazz moderne en participant activement à l'émergence d’un nouveau courant appelé be-bop, caractérisé par des tempos rapides, une grande technicité et un talent d’improvisation non négligeable. Les nouvelles approches proposées par Parker sur la mélodie, le rythme et l'harmonie influencent considérablement ses contemporains (Miles Davis, dont il est le mentor, John Coltrane, Sonny Rollins...) qui commencent alors à s’inspirer de ses nouvelles approches musicales. De nombreux morceaux de Parker sont devenus des standards de jazz ; parmi eux, citons Ornithology ou encore Confirmation. Dans les années 1950, alors que le musicien est au sommet de sa gloire, sa santé se détériore fortement, principalement en raison de son alcoolisme et de sa dépendance aux drogues, qui remonte à sa jeunesse. Il décède en mars 1955, à seulement 34 ans.
Le film : Bird de Clint Eastwood (1988)
Bird s’impose avant tout comme un vibrant hommage de Clint Eastwood à ce courant musical, dont Charlie Parker est considéré comme l’un des créateurs. Contrairement à de nombreux biopics construits de manière linéaire, possède une structure bien particulière, calquée sur celle d'un morceau de jazz. Ainsi, Eastwood expose un thème mélodique principal au début du film et en propose des variations par la suite : "J'ai suivi les règles de la composition musicale. Il me fallait trouver le bon rythme, le bon tempo entre les sons et les images." Critiqué à sa sortie pour son approche plutôt édulcorée, le cinéaste n’en délivre pas moins une œuvre à la fois complète et complexe sur ce saxophoniste hors pair, interprété par un Forest Whitaker inspiré qui récoltera au passage le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes.
Récompenses :
Un Oscar : Meilleur Son
Un Golden Globe : Meilleur Réalisateur
Cannes : Prix d'Interprétation Masculine (Forest Whitaker)
Le Bonus Track : Clint Eastwood et son conseiller musical Lennie Niehaus voulaient absolument ré-enregistrer certains morceaux afin d’améliorer leur qualité sonore. Ils ont alors décidé de conserver uniquement les solos du jazzman des enregistrements originaux en y ajoutant par-dessus, les enregistrements réalisés en studio par un orchestre invité spécialement pour l’occasion par la production du film, et composé des meilleurs instrumentistes des années 80.
GLENN MILLER vs. JAMES STEWART
L'artiste : Glenn Miller (1904-1944)
Tour à tour tromboniste, arrangeur, compositeur et chef d'orchestre, Glenn Miller a lui aussi marqué son époque et l'histoire du jazz. Se produisant dans plusieurs orchestres à la fin des années 1920, il croise notamment la route de différents jazzmen reconnus tels que Loring "Red" Nichols ou Paul Ash avec lesquels ils jouent dans quelques clubs d’habitués à New York. Désireux de prendre son envol, Miller monte différents orchestres durant les années 1930, malheureusement sa notoriété n’étant pas encore assez forte, le succès n’est pas au rendez-vous. Toutefois, le tromboniste ne désespère pas et persévère jusqu’en 1939 lorsque son « big band » connait un succès tel qu’on lui ouvre les portes des radios. Dès lors, L’orchestre enregistre des disques et enchaîne les tubes, magnifiés par des solos aux mélodies soyeuses et veloutées. Le morceau Moonlight Serenade le propulse leader d’un des orchestres les plus célèbres du monde. Suivront autant de standards mondialement célèbres tels In the Mood, Tuxedo Junction ou encore Chattanooga Choo Choo. Patriote, Glenn Miller accepte un poste de chef d’orchestre au sein l’armée américaine lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sa mission : jouer pour redonner le moral aux troupes. Un jour d’épais brouillard de décembre 1944, le jazzman embarque à bord d’un avion afin de se rendre à Paris pour y donner un concert. L’avion n’arrivera jamais à destination. Il avait 40 ans.
Le film : Romance inachevée d'Anthony Mann (1954)
Moins de 10 ans après la disparition du célèbre tromboniste, Universal met en chantier ce biopic, sous la direction de d’Anthony Mann (L'Appât (1953), L' Homme de la plaine (1955)...) qui livre ici un enthousiasmant hommage à ce musicien profondément humain, avide de perfection. Gros succès commercial, le film est porté de bout en bout par un James Stewart en pleine forme, qui délaisse ici ses rôles d’éternel anxieux. Naïf, familial, enjoué, Romance inachevée s’intéresse particulièrement au parcours musical du jazzman plutôt qu’à sa vie de couple comme le titre français peut laisser croire. Le casting n’est pas à refaire puisqu’il est complété par l’élégante June Allyson. A noter la présence exceptionnelle du célèbre trompettiste Louis Armstrong.
Récompenses :
Un Oscar : Meilleur Son
Le Bonus Track : Lors de l'avant-première du film aux Etats-Unis, la mère de Glenn Miller a déclaré qu'elle trouvait le film très bon, mais que son fils était beaucoup plus beau que l'acteur James Stewart !
LORING "RED" NICHOLS vs. DANNY KAYE
L'artiste : Loring "Red" Nichols (1905-1965)
Jazzman méconnu du grand public, Red Nichols est pourtant considéré à l’époque comme l’égal du célèbre trompettiste noir américain Louis Armstrong. Bourreau de travail, pas moins de 4000 morceaux lui sont attribués pour la seule décennie des années 1920. Le véritable talent de Nichols réside en sa qualité d’improvisateur. Tout au long de sa carrière, le jazzman ne cesse, qu’il soit en studio ou en représentation, de réaliser des jam (cessions d’improvisation). Sa consécration, ce trompettiste la doit à son quintet qu’il nomme les « Fives Pennies » et avec lequel il se livre à des prestations remarquables, appréciées du public et remarquées par la profession. A la fin des années 1930, Nichols est boudé par le public et même visé par les critiques, les mêmes qui l’ont encensé quelques années plus tôt ! On lui reproche notamment d’être trop rigide, d’avoir une approche musicale trop académique de la trompette et pas assez novatrice. Dès lors, le jazzman entame un long déclin et son nom commence à être oublié. Il décède d’une crise cardiaque dans la chambre de son hôtel à Las Vegas, quelques heures avant une représentation, en 1965.
Le film : Millionnaire de cinq sous de Melville Shavelson (1959)
Sorti en 1959, le film de Melville Shavelson (La Fille à la casquette (1963)...) redore quelque peu le nom du trompettiste alors oublié de la mémoire collective. Passant en revue la jeunesse new-yorkaise du trompettiste jusqu'à ses heures les plus glorieuses, Millionnaire de cinq sous se dote avant tout d’une approche familiale puisqu’il y est allégrement question de sa vie de couple avec Bobbie Meredith et de l’intense relation qu’il entretient avec sa fille Dorothy, victime d’une grave maladie. L’acteur Danny Kaye prend les traits de Red Nichols, tandis que ce dernier, toujours en vie lors de la réalisation de ce biopic, s’est vu attribuer un poste de consultant sur le film.
Le Bonus Track : Lors des séquences musicales, Danny Kaye mimait les mouvements tandis que le véritable jazzman Red Nichols jouait véritablement en étant caché derrière les décors.
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