Le concert de Bilal Hassani à Metz n'aura finalement pas eu lieu. Prévu ce mercredi 5 avril 2023, ce concert était censé inaugurer la nouvelle tournée du chanteur. Une tournée prévue dans des lieux atypiques, comme un château, un ancien théâtre ou cette ancienne église Saint-Pierre-Aux-Nonnains, désacralisée il y a 500 ans et aujourd’hui salle de spectacles. Mais alors que le chanteur de 23 ans se revendique porte-drapeau la communauté LGBT, des associations catholiques intégristes et issues de mouvances d'extrême droite ne l'ont pas entendu de cette oreille. Face aux menaces proférées à son encontre, mais aussi à l'encontre de son public, Bilal Hassani a préféré renoncé, à sa grande tristesse.
Bilal Hassani fatigué des menaces
Suite à cette décision, le jeune chanteur était invité sur le plateau de C à vous pour réagir et exprimer son exaspération. Celui qui habituellement a toujours le sourire aux lèvres s'est montré cette fois très ému face à la situation : "Je commence à être un tout petit peu fatigué, j'avoue que ça fait quatre ans que je suis exposé, et je sais ce que j'encours dans ce que je propose, mais je reste un être humain, j'ai 23 ans, j'ai commencé quand j'en avais 19, ça fait beaucoup à porter sur mes épaules". Si le jeune homme a l'habitude d'être pris pour cible, il a jusqu'ici toujours réussi à faire front. Mais cette fois, les menaces lui ont semblé trop importantes, notamment pour la sécurité de son public. "Il y avait un rassemblement qui allait avoir lieu devant la salle et autour, dans la ville. Ils allaient essayer peut-être de viser mes fans, mon public et c’est ce qui me terrifie le plus, ce sont des jeunes personnes qui viennent pour s’amuser, passer un bon moment" a-t-il expliqué.
Soutien du monde de la culture
Accusé par ses détracteurs de faire de la "pornographie", Bilal Hassani a répondu à ses attaques qu'il juge injustifiées : "Je ne fais pas de la pornographie, je fais du chant, de la musique, je chante et je danse sur scène et ça depuis toujours", assure-t-il, ajoutant que ses spectacles ont "toujours été pour tout le monde". L'ancien représentant de la France à l'Eurovision poursuit en assurant n'avoir jamais eu l'intention de provoquer ou de choquer, bien conscient que cette soudaine levée de boucliers est liée à sa propre personne, "et c'est désolant" conclut-il.
Face à cette censure, Bilal Hassani a néanmoins reçu de nombreux soutiens de la part d'association LGBT et d'extrême gauche. La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a également fait part sa solidarité : "Face aux extrémismes, aux appels à la haine, à la violence, la culture doit rester un espace de liberté et d’émancipation", a-t-elle écrit sur Twitter. La tournée de Bilal Hassani débutera donc finalement ce vendredi 7 juillet à Toulouse et il y a fort à parier que l'émotion sera au rendez-vous.
