Cyril Hanouna n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche. Lundi 16 janvier dernier, l’animateur de Touche pas à mon poste, sur C8, s’indignait pendant près de six minutes, en direct dans Le 6 à 7, contre le coût de l’audiovisuel public pour le contribuable. "Vous savez combien donne l’État à France Télévisions et à Radio France par an ? Quatre milliards ! 3,8 milliards, et sans les pubs. Donc nous, on donne quatre milliards", s’énervait-il, ajoutant que ce chiffre l’avait "rendu fou tout le weekend". "Avec quatre milliards, on peut en acheter des autos pour la police, on peut faire quelques hôpitaux, on peut même augmenter les enseignants. Privatisez-moi ça !", poursuivait-il.
Rima Abdul-Malak réagit aux propos de Cyril Hanouna
Ce jeudi 9 février, Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, était invitée sur les ondes de France Inter. Interrogée sur les propos de Cyril Hanouna, elle a répondu qu’elle avait trouvé son intervention "inadmissible". "Il est en train de relayer cette proposition que Marine Le Pen avait mise dans son programme, de privatisation de l’audiovisuel public", a-t-elle souligné avant d’ajouter : "Aujourd'hui il y a un parti, le Rassemblement national, qui réclame la privatisation, il n'y a que celui-là. Battons-nous tous les jours pour qu'il n'arrive pas au pouvoir".
Celle qui a succédé à Roselyne Bachelot s’est ensuite interrogée : "Si nous n’avions pas cet audiovisuel public aujourd’hui, aurions-nous autant de programmes éducatifs, aurions-nous autant de documentaires, aurions-nous autant de création française sur les chaînes du service public ?"
Un coup de gueule qui avait fait polémique
Pour rappel, après sa longue diatribe contre le service public, Cyril Hanouna avait été critiqué par de nombreux journalistes et politiques. "La société du défouloir", avait sobrement écrit Sibylle Veil, la PDG de Radio France, sur Twitter en partageant cette séquence.
Valentin Chatelier, journaliste à France 3 Bourgogne, avait pour sa part commenté : "Juste un mot, populisme. Très fier de faire partie de cette 'honte'. Et non M. Hanouna, vous ne faites pas notre boulot". Une réponse au passage où l’animateur de C8 avait critiqué le travail des radios et chaînes du service public : "S’ils le faisaient, c’est pas nous qui aiderions les gens, qui dénoncerions les squats, les élèves qui sont mal, les lycées qui sont pas bien. Eux, France Télé et Radio France, ils font rien de tout ça. Ils font que critiquer".