House of cards saison 6, ou comment le politiquement correct et l'hystérie autour de l'affaire Weinsten ont assassiné la créativité exceptionnelle d'une des meilleures séries du monde. Désolé, mais House of Cards sans ce bon vieux Francis Underwood n'est plus du tout House of Cards, c'est le moins qu'on puisse dire. Tout est ridicule et tombe à plat dans cette saison 6, à commencer par le personnage de Claire, dont toutes les activités sont incrédibles de A à Z :
elle se balade soudain seule OKLM d'un lieu à l'autre comme une pékin lambda sans besoin de la protection du Secret Service, fait trucider des opposants sans que personne ne la contrarie jamais, s'apprête à déclencher la guerre mondiale sur un caprice en se faisant remettre la valise atomique... et, cerise délicieuse sur le gâteau, tombe miraculeusement enceinte - à plus de cinquante ans ?!!. Le tout teinté d'une subtile (?) dose de satanisme, puisque que Claire nous est assez clairement présentée comme une créature machiavélique sans aucun affect, qui n'hésite pas à faire une brève prière à Lucifer (bin ouais, pourquoi pas, hein ?) pour lui demander son aide. Quant à ses ses adresses à la caméra - calquées sur celles de ce vieux Franck, mais avec nettement moins de talent - disons qu'elles foutent plutôt le malaise qu'autre chose. Et ne parlons même pas de la formation de son cabinet 100% féminin (oui, elle vire tous les hommes de son équipe), qui relève plus d'une forme grotesque de gynarchie ou de suprématie féminine que d'un féminisme militant.
Bref, le personnage de Claire, déjà pas spécialement sympathique durant toute la série, devient pour le coup franchement antipathique dans la 6 : on a constamment envie de la tuer et on rêve qu'un attentat contre elle réussisse au plus vite.
Mais, et c'est bien là le problème, il semble que ce ne soit sans doute pas volontaire de la part des scénaristes de cette saison 6, vraisemblablement recrutés en urgence pour combler les trous créés par le départ inattendu du personnage de Frank. Ceux-ci ont sans doute voulu traiter la dernière saison sur un mode ultra féministe pour "venger" la production des agissements coupables (supposés, car il n'a toujours pas été condamné, hein) de Spacey. En tout cas, si telle était la volonté des producteurs et auteurs, c'est raté ; car, en voyant agir Claire en roue libre, on se dit que n'importe quel homme serait moins timbré et moins dangereux qu'elle. De vrais bras cassés, les scénaristes de cette saison, quoi.
Hallucinant donc, tout est à l'avenant dans le n'importe quoi, et le dernier épisode atteint même une sorte de climax du grotesque. Déjà, il nous saute au yeux que le comportement de certains personnages du final est complètement incohérent par rapports aux précédentes saisons. On a notamment du mal, dans ce dernier épisode, à reconnaître le fantastique personnage de Doug Stamper,
dont la scène finale avec Claire dans le bureau ovale ne correspond pas du tout à ce qu'on savait - et attendait - de lui (j'veux pas spoiler, à vous de voir le désastre).
Nawak total donc, de quoi être dég, on est à mille lieues du réalisme pointilleux et de l'humour cynique des saisons précédentes. Là, plus d'humour ni de manipulations complexes et jouissives, uniquement une atmosphère crépusculaire lugubre et approximative sur fond de thriller télévisé du dimanche soir. Même la photographie, impeccable dans toutes les saisons, semble bâclée, avec de nombreux plans sous-exposés et même granuleux. Vachement attractif et convainquant, ouais, cette ultime saison, bravo les artistes ! Consternant, en réalité. En résumé, je préfère de très loin un génie vénéneux comme Spacey à cette clique de tâcherons de l'audiovisuel bien-pensants, qui en fait de venger l'honneur de leur production ont juste foutu en l'air une magnifique série pour complaire à une coterie de féministes intégristes hystériques, qui jettent des noms en pature et flinguent des vies et des carrières avant de s'assurer de posséder un minimum de preuves. Ouais, je suis énervé. House of cards saison 6, ou l'implacable démonstration du fait que les bons sentiments ne font définitivement pas de bons scénars.