Quand le jeune (Abdel)Krim (hommage à la Guerre du Rif) tire (à bout portant) sur le tout juste élu "8e président de la Ve" (c'est une fiction...), le Kabyle Chaouch (Roschdy Zem), et le blesse grièvement, on se dit (ingénument) qu'il doit s'agir de quelque querelle (quasi) familiale (puisque le fiancé de Jasmine, seul enfant de Chaouch, est son cousin germain). Mais loin d'être une version maghrébine des Atrides, on s'aperçoit que ce "Les Sauvages" se veut un "thriller" politique. Et qu'il va être question d'intrigues, de manipulation... et autres ressorts attendus du genre. Chaouch, un intellectuel qui enseigna à Harvard (et est marié à une femme chef d'orchestre) a été poussé à se présenter par la Gauche, et s'il est confortablement porté au pouvoir suprême (53,1 % des suffrages exprimés - contre un représentant de la Droite mollassonne), ce n'est pas d'abord grâce aux immigrés musulmans (de plus ou moins fraîche date), pas encore assez nombreux dans le pays pour s'imposer en tant que tels par le vote, mais bien grâce à l'apport décisif de la Gauche bien-pensante, pensant sans doute tenir là (mutatis mutandis) un Obama hexagonal.
On se dit donc que l'ignoble « extrême-drouate » ne doit pas être bien loin, dans la coulisse.
Bingo ! L'imagination des scénaristes étant supposée nous tenir en haleine à cet égard, dans les 4 épisodes suivants, avec des péripéties à écheveau embrouillé, et des rebondissements haletants. Mais la (seule) trouvaille d'écriture d'origine n'est jamais transformée, pour donner, et du palpitant, et du cohérent, surtout. Rien à sauver, au bilan, et surtout pas la sirupeuse péroraison, autour de la célébration (de rigueur) du « vivre-ensemble ». Reste le fil rouge musical : la « 4e entrée » de l'opéra-ballet « Les Indes Galantes », « Les Sauvages » (réduction pour clavier, le plus souvent), ce monument du classicisme français, écrit par l'immense Jean-Philippe Rameau au début du règne de Louis XV (quand l'Algérie, qui n'existait pas encore, était sous férule ottomane, les Barbaresques razziant en Méditerranée de futurs esclaves chrétiens...). Un vrai « cheveu sur (cette) soupe ».... Mais à savourer, lui, sans modération...