Pour moi the best série ever, et j'en ai vu un paquet sur Netflix, de Breaking Bad à Dexter, en passant par la Casa de papel, Designated survivor, Orphan Black et cie. Il y a énormément à dire sur cette série étonnamment peu connue et sous estimée, ses personnages et ses scénarios de ouf avec des cliffhangers de malade en fin de chaque épisode. Pour faire sobre, on va dire que tout est absolument parfait de A à Z, d'autant plus crédible que le scénariste/créateur connaît son affaire (lui-même ancien agent secret) et que tout y est absolument crédible dans le contexte de l'époque de la guerre froide où Américains et Russes se faisaient des coups tordus en loucedé via leurs services spéciaux. Chose rare, chaque saison est supérieure à la précédente (ce qui ne veut pas dire que les précédentes sont inférieures, juste que l'intensité de l’action et l'addiction du spectateur croissent au fil des saisons).
Les personnages sont eux aussi parfait : dans la famille Jennings, on adore alternativement aimer puis haïr la sublime Keri Russel, aussi angélique, réservée et bcbg en public qu'implacable, violente et cruelle quand il s'agit d'occire un ennemi ou un traître. On a un peu plus de sympathie pour son mari, Matthew Rhys, tiraillé par des sentiments plus ambigus et moins nationalistes, ainsi que pour leurs enfants. Mention spéciale à la jeune Holly Taylor, qui interprète leur fille Paige, bien agaçante mais surtout très attachante. Citons aussi une tripotée de personnages très réussis, et que l’on aime retrouver comme de vieux amis au fil des épisodes (même si certains ne finissent pas très bien…) : Stan Beeman, le voisin agent du FBI bien sûr (excellent Noah Emmerich), mais aussi Oleg le ruskoff-fils à papa pas si méchant qu’on le croit, la pittoresque Martha, la ravissante agent double/triple Nina, sans oublier la présence du grand Franck Langella et de Margo Martindale dans le rôle de bien cyniques contrôleurs du KGB.
Quant au final, nom de Dieu, il vous cloue sur votre canapé : impossible de le deviner, et il vous laisse avec une impression de vertige quasi métaphysique. C’est rare qu’on se demande ce que peuvent devenir les personnages une fois qu’un film ou une série est fini, et c’est le cas ici : on se pose des tas de questions sur ce qu’implique cette fin. Le dernier plan est inoubliable, d’une grande beauté, et résume bien toute la tragédie à laquelle on a assisté durant 6 saisons.
Bref, si vous n’avez pas encore vu cette série, vous avez de la chance : c’est un chef-d’oeuvre, et c’est très rare.