S'il y a une réussite indiscutable dans "The Americans", nouvelle série politique et paranoïaque dans la lignée de "Homeland", c'est la crédibilité de la re-création des USA des années 80, loin de tout folklore rétro, et nous qui avons eu 20 ans et plus en ces années qui paraissent tellement étranges vu de 2014 - guerre froide (le thème de la série, donc...), pas d'ordinateurs portables, pas de téléphones cellulaires ! - avons presque du mal à croire que nous vivions ainsi, sans Internet ni accès immédiat aux personnes et aux informations. Et cette difficulté d'accès "à la vérité" est évidemment un terrain fertile pour une fiction d'espionnage, où, inévitablement, tout est trouble, indécis, rien ni personne n'est fiable, et où la survie dépend du jugement de chacun et de sa capacité à prendre les bonnes décisions à partir d'intuitions. A cela, les scénaristes de "The Americans" ont ajouté une bonne dose de conflits psychologiques et de tourments intimes, qui finalement alourdissent la série : à trop vouloir en dire - sur la difficulté d'être un couple, par exemple, exemplifiée ici par l'artificialité de la liaison entre les deux "héros" -, on finit par fatiguer le téléspectateur ! Je pense aussi à ces innombrables scènes de sexe qui parsèment les épisodes, et qui loin d'être émoustillantes du fait de la froideur générale de la série, ressemblent à des passages obligés pour montrer que "The Americans" est 1) pour adultes 2) moderne. Bref, le bilan est mitigé, malgré la sympathie que l'on ressent pour les trois principaux acteurs, crédibles mais surprenants, et malgré certains épisodes bien troussés (comme le dernier de la saison, par exemple). Globalement, sans doute du fait de ses excès (de froideur, de fiction), "The Americans" s'affirme comme une série intelligente et originale, mais pas très excitante. Pas vraiment addictive, pour tout dire...