Ode à la vie, œuvre de deuil, romance… Genres et expressions prêts à l'emploi se bousculent pour évoquer « Sans jamais nous connaître ». Mais le film du Britannique Andrew Haigh ne joue pas le jeu, préférant mener sa propre partie. Pour un résultat tout en éblouissements et renversements.
Entre thriller et pamphlet politique, le cinéaste turc Özcan Alper signe un film dérangeant sur son pays en proie à l’oppression et à l’intolérance. À découvrir séance tenante.
À la suite de la présentation de Green Border à Venise, plusieurs ministres alors en poste à Varsovie, dont ceux de la Justice et de la Défense, ont dénoncé une fiction qui, selon eux, « attaque l’honneur et la réputation de la Pologne ». Comme une sorte de compliment involontaire adressé à ce film brutalement contemporain.
Il ne faut donc pas se fier à ses airs de vieux gamin inconséquent (il fêtera ses 50 ans en avril) : Dupieux connaît ses classiques, et il revendique en outre l’influence de Luis Buñuel, un complice historique de Dalí, dans ce film malicieux.
Avec ses plans fixes qui enregistrent les scènes bucoliques – repas opulents, baignades enjouées, promenades au potager –, Glazer, lecteur attentif de Hannah Arendt, entend probablement nous entretenir de l’effroyable banalité du mal, mais il nous renseigne surtout sur ses ambitions de petit maître de l’image, obsédé par son dispositif implacable.
Supporter inconditionnel de l’éducation et de l’inclusion, nostalgique d’une époque où, même si tout n’était pas idyllique, l’universalisme et le « bien commun » étaient plus souvent revendiqués que les appartenances communautaires, le cinéaste, avec ses personnages truculents, ressuscite avec acuité cette période et, indirectement, interroge notre époque et ses illusions perdues.
Avec son impressionnisme chaloupé, They Shot the Piano Player restitue à merveille cette trouble période, tout en rendant un hommage vibrant à ce musicien au destin tragique ainsi qu’aux « pointures » qui ont croisé sa route : Chico Buarque, Gilberto Gil, João Gilberto, Bebo Valdés…
Si cette fiction singulière et distanciée prend parfois des allures de « pur » exercice de style, elle nous entraîne néanmoins dans son charme vénéneux. Un petit Todd Haynes ? Certes, donc juste un très bon film.
Avec ses airs de faux Frankenstein, cette fiction m’as-tu-vu souhaitait ressusciter l’esprit corrosif du grand Buñuel, mais ne ressemble qu’à une (très) longue plaisanterie potache. À éviter.
Le « cas » Goldschlag est évidemment beaucoup plus connu outre-Rhin qu’en France et Kilian Riedhof, en dressant le portrait de cette « vie allemande » terriblement ambiguë interroge l’histoire et la mémoire collective de son pays natal. C’est tout l’intérêt de ce film dérangeant sur une femme à la fois victime et complice de la persécution nazie et de l’antisémitisme.
Après tant d'autres réalisateurs (américains notamment) ces derniers temps, c’est au tour du français Cédric Kahn de donner sa vision, vue de l'intérieur, du microcosme du cinéma. Et, bonne nouvelle, son film ne ressemble en rien à ceux de ses prestigieux confrères.
Film spirituel et charnel, Amours à la finlandaise fait preuve d’une inventivité et d’une malice qui, croisons les doigts, seront à l’honneur dans de nombreuses fictions tout au long de l’année 2024.
Bien plus inspiré que dans sa dernière fiction tournée en Corée du Sud ("Les bonnes étoiles"), Kore-eda dresse un portrait incisif du Japon contemporain.
À quoi ça tient, la réussite d’une adaptation littéraire ? Martin Bourboulon a la bonne recette : après le premier volet emballant de ses « Trois Mousquetaires », il récidive avec le second, « Milady », encore plus haletant et romanesque.