Superbement dialogué, le film est lucide et désenchanté, et ne cesse pas un instant de nous emporter entre vérités variables et faux-semblants, dans la douceur brumeuse des illusions perdues.
Il n'y a presque pas de dialogue, mais beaucoup de paroles. Nappées d'un flot ininterrompu de musiques éclectiques, des voix off racontent ce que l'on voit. Et ce que l'on voit est splendide. Des images, des flots, des torrents d'images énigmatiques mais splendides.
Triste paradoxe de ce film : capable de mettre en scène avec brio l'altérité fantasmatique la plus radicale, Spielberg peine une fois de plus à figurer l'Histoire européenne dans ses cruautés bien réelles.
Armé d'une fougue bourrue, "L'Idiot!" prend le risque de n'être qu'une oeuvre coup de poing, mais ses coups sont surtout ceux d'une épée dans l'eau : à la fois révoltés et résignés.
"Seul sur Mars" est un film d'aventures fort réussi, souvent drôle, sans pathos et fort heureusement dépourvu de l'emphase mystique et de la prétention mythologique qui gâchaient les dernières réalisations de Ridley Scott.
Les images sont marquantes, et celles des fosses communes aussi. Alors, sans cris, sans pathos, avec une magnifique et apparente naïveté, Rithy Pahn, ces images-là, il les fait vibrer.
Ce thriller intellectuel et hyperdramatisé est parfois simplificateur, mais, pour un film dont le sujet réel est le déplacement de quelques morceaux de bois sur une table selon des lois obscures, il est diablement haletant et sacrément efficace.
Un film-opéra gorgé de musique, à la fois fastueux et intime, cruel et compatissant, qui parle d'amour et d'illusion, de faux-semblants et de vraie passion, et propulse son auteur, Xavier Giannoli, dans la cour des très grands.