On se croirait dans un film de Tim Burton... mais en plus étrange. Je ne pensais pas que c'était possible ! Sauf que, autant j'apprécie les films du metteur en scène américain, autant là j'ai passé un mauvais moment. Les effets spéciaux sont remarquables mais la noirceur du propos (qui peut avoir l'idée de voler des rêves d'enfants ?!), les enfants qui pleurent, les personnages malaisants, l'image sombre, m'ont dérangé du début à la fin. J'ai même eu de la peine à comprendre certaines répliques, par défaut d'articulation des acteurs. Et ce gamin qui rote face caméra, quel est le message ?! Un point la réalisation et l'originalité, mais je n'aurai jamais envie de le revoir. À réserver à un public d'amateurs du genre.
La poésie brocanteuse de La Cité des enfants perdus, qui cultive la bizarrerie d’un lieu, la déformation des angles, l’hétéroclite des objets, le décalage des costumes – en particulier le phénomène de foire habillé d’un pull en laine qui se défait tel le fil d’Ariane dans un labyrinthe industriel – ne laisse pas assez d’espace au spectateur pour y projeter sa propre sensibilité. Un effet de saturation esthétique croît à mesure que s’enchaînent les péripéties, et cela nuit à son immersion : il ressemble ainsi à l’antagoniste qui vole les rêves des autres par incapacité à rêver lui-même. Dit autrement, l’imaginaire de Jeunet et Caro n’ouvre pas assez de zones de flottement qui seraient autant de prises pour le public, et dans lesquelles engouffrer ses désirs, ses peurs et ses espoirs ; il diffèrent en cela de Querelle (Rainer Werner Fassbinder, 1982), drame portuaire qui se saisissait de l’attente comme d’un temps d’exploration identitaire à mi-chemin entre rêve et réalité. Le film souffre de longueurs, réhaussé par les premières et dernières vingt minutes remarquablement mises en scène, qui trouvent un dynamisme adéquat et une confusion des tonalités des plus singulières. Quelques scènes restent en mémoire, à l’instar d’un chant de Noël déclamé par un Père Noël psychopathe à une horde de bambins terrifiés. Une curiosité absurde qui vaut davantage pour le superbe livre de plans composé que pour la capacité des images à signifier et à assurer la marche du récit. Sans oublier la très belle partition musicale d’Angela Badalamenti.
"La cité des enfants perdus" est une sorte de conte cauchemardesque (par opposition au conte merveilleux), non pas qu'il soit effrayant ou macabre, mais dans le sens où des enfants sont menacés -par des adultes aux mines patibulaires- dans un univers baroque, glauque et poisseux, un univers dépourvu de tendresse. Le méchant est ici un créateur de clones et un kidnappeur d'enfants à qui il veut voler leurs songes. Pour autant, cette idée poétique n'est pas précisément développée et ne donne pas le ton du film, lequel séduit surtout par son formalisme fantastique et insolite fait de décors et de lumières complètement artificiels. Le théatre de l'action est un port plein de recoins et de caches, dont le sous-sol abrite une cité marine futuriste (pour l'époque d'un Jules Verne) qui n'est pas sans rappeler le décor des aventures du capitaine Nemo. La réalisation -technique, artistique- est absolument remarquable, qui confère à l'histoire son étrangeté et sa personnalité. Très visuel, le film associe à l'extravagance des personnages celle des lieux et des objets. En revanche, l'action menée par les différents protagonistes s'en trouve affectée à mon sens. L'image et la photographie, les partis-pris artistiques, pour séduisants qu'ils sont, ne sauraient remplacer une idée directrice, que j'ai vainement cherchée ici. A cause de quoi, je n'ai pas réussi à m'immerger complètement dans le monde et l'esthétique singuliers de Caro et Jeunet.
On en prend plein les yeux, une vraie claque visuelle. Les décors, les costumes la photographie et les effets spéciaux servent admirablement ce conte fantasmagorique. J’affirme d’ailleurs avoir davantage apprécié « La Cité des Enfants Perdus » pour sa technicité que pour son scénario, bien que celui-ci soit original et empreint d’une certaine poésie. Outre son esthétisme, le son et la musique ont également une place de choix dans ce film signé Caro et Jeunet. Et puis Dominique Pinon en multiples exemplaires, ça l'fait bien...
Il y a beaucoup d'idées, une qualité d'image irréprochable et travaillée mais je n'ai pas accroché à cet univers et à la façon dont est exploité le sujet. Peut-être le revoir un jour mais c'est trop trituré et torturé pour moi 3/5
Le film vaut surtout par son ambiance fantastique et steampunk originale aux décors et à la mise en scène soignée. Je n'ai cependant pas trouvé la narration lumineuse, la nature des relations entre les différents sous-groupes tardant à être explicitée. Les voix de certains personnages (le géant, Miette, le savant sans rêve) étant exagérément déformées ou hachées rendent certains dialogues incompréhensibles. C'est un peu dommage car le film regorge de trouvailles, de poésie, de peur
Film intéressant, ce qu'il a contre lui est que c'est davantage un film d'horreur au moins dans les apparences qu'un film de S.F. Tout y est glauque et les dialogues sont souvent peu compréhensibles, l'idée est sans doute que l'on préserve l'essentiel et pour cela il y a une vrai esthétique au milieu de beaucoup d'imaginaire mais l'ensemble des idées et presque tous les personnages tournent autour d'un morbide démonstratif.
Le film est un décor avant tout. Visuellement très réussi. Après c'est au niveau des personnages que ça se gâte. Une sorte de défilé de personnages laids à la Fellini qui rend pénible toute cette histoire. Rajoutez en plus les gros plans et les mimiques de certains franchement grotesques , cela rend l'ensemble assez indigeste. Bref le côté poétique est effacé
N'étant pas sorti indem de l'univers de Jean-Pierre Jeunet dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, j'ai souhaité me plonger à nouveau dans l'une de ses histoires.
Réalisé également par Marc Caro, La Cité des Enfants Perdus nous engage dans un style steampunk bien original et on ne peut plus créatif. Les plans décalés, les couleurs, les personnages sont à l'image de l'ambiance générale. De même pour l'intrigue, qui démarre dans une magnifique et poignante scène dans laquelle Krank doit simplement récolter l'une de ses larmes.
Néanmoins, le film peut paraitre par moment un peu lourd, au vus du nombres d'informations et d'éléments à suivre...
L'aventure est parfois à mon gout un peu brouillon, mais est contre balancé par l'énorme créativité de ses deux réalisateurs.
Après "Delicatessen", Jean-Pierre Jeunet fait une nouvelle fois équipe avec Marc Caro en 1995 pour ce projet tout aussi particulier que le précédent ! Particulier dans le sens où la vision artistique des deux réalisateurs est une nouvelle fois très marquée ! Nous sommes en effet plongé dans un univers dystopique, verdâtre à l'ambiance froide et urbaine et au style steampunk dans lequel des enfants se font enlever par un vieux fou qui veut voler leur rêve. Et une petite fille et un gros dur vont s’allier pour sauver le petit frère de ce dernier. Bon déjà, comme dans le précédent film des deux réalisateurs, il est assez difficile de rentrer dans l'univers tant ce dernier est particulier. De plus, nous avons de très nombreux personnages et on a l'impression que l'histoire part dans tous les sens, notamment afin d'exploiter au maximum cet univers. Ça démarre donc sur les chapeaux de roue mais le film a ensuite, bien malheureusement, un ventre mou qui lasse le spectateur. Ça devient en effet tout d'un coup assez lent, ça manque de rythme et puis surtout, rien n'est jamais très clair ! En effet, le film est un espèce de fouillis de situations loufoques et glauques, de personnages farfelus et étranges, c'est bourré d'idées mais ce sont des idées qui semblent ne jamais être clairement organisées. Et c'est bien dommage car, encore une fois, le film est esthétiquement magnifique ! Et c'est d'ailleurs ce qui le sauve. En effet, la seule raison pour laquelle je n'ai pas sombré dans le sommeil au bout d'un heure de film est pour ses magnifiques décors, ses très beaux costumes et puis surtout cette mise en scène ultra-perchée (notamment tous ces grand angles dérangeants) qui correspond tout à fait à l'ambiance et à l'univers. En fait, pour résumer très grossièrement l'esthétique du film, c'est un peu comme si "Waterworld" rencontrait "Dark City", le tout avec le filtre Jeunet/Caro par-dessus. "La Cité des enfants perdus" vaut donc absolument le coup d’œil, encore une fois, pour ses décors, son ambiance etc. mais propose un scénario trop fouillis pour en être vraiment captivant.
6 ans avant Amelie Poulain mais déjà sa photographie (rouge, vert, jaune) et une collection de tronches pas possibles dans un conte pour adultes...Original mais aussi lassant avec son overdose de vert et de gros plans sur visages grimaçants. Trop d'originalité nuit.
Comment peux on qualifier ce film complètement débile de chef d'oeuvre En lui attribuant toutes les qualités ou possible.? C'est une torture, un ennui abyssal à se tordre les entrailles.