The Wrestler, dernier Aronofsky qu’il me restait à voir. De grosses notes, de gros retours, un réalisateur que j’apprécie beaucoup : je ne pouvais avoir que de sérieuses attentes avec ce film.
Bon, je vais pas y aller par quatre chemins : je suis un peu déçu. Ca reste un bon film, voire très bon, mais très loin du niveau d’un Black Swan par exemple. Black Swan qui par ailleurs reprend plus où le même scénario, transposé dans un autre contexte. Et beaucoup plus réussi à mon goût. Plus prenant, plus malsain, plus délirant, plus psychédélique, plus Aronofsky quoi.
Enfin bref, je ne suis pas là pour parler de Black Swan. Toujours est-il que la comparaison montre bien à quel point The Wrestler est un Black Swan du pauvre, un brouillon de Black Swan. Enfin non, j’y vais fort là quand même. Car au final j’ai assez aimé le film quand même. The Wrestler a au moins le mérite d’être différent dans la mesure où techniquement c’est pas vraiment du Aronofsky : j’ai lu qu’il s’inspirait des frères Dardenne (je ne peux pas en juger, j’ai pas vu un de leurs films il me semble – mais ça ne saurait tarder), et bien pour moi il y a du Pusher dans ce film. Caméra à l’épaule, réalisation très réaliste, cinéma social de banlieue, voire underground, et violent, oui monsieur.
Alors du coup la première partie du film je l’ai adoré. On est immédiatement plongé dans ce monde si spécial qu’est le catch, ce sport qui est finalement plus un show qu’une compétition, et où les lutteurs semblent avoir d’excellentes relations en dehors du ring. Vraiment intéressant, d’autant plus que ça doit être la première fois que je vois ce milieu étudié au cinéma.
Puis ensuite Rourke fait le boulot, ainsi que sa fille et la strip-teaseuse, bien que leurs rôles soient plus que clichés. Mais le film redescend un peu, perd en intensité et en ambition. Du coup je jubile secrètement car je me dis que c’est pour mieux finir en apothéose, Darren oblige.
J’attends donc avec impatience le fameux coup de grâce, le dernier combat, je sais pas, le truc pour finir sur une excellente note. Sans trop rentrer dans les détails pour ne pas spoiler, ben c’est là que j’ai un peu été déçu. Ca atteint pas le niveau de suspens/stress/intensité de tous ses autres films. Du moins pas à mon sens. Ca m’a pas transcendé quoi… Sacré performance de Rourke quand même. Vraiment bon dans son rôle.
Enfin quoi qu’il arrive j’ai quand même passé un bon moment avec un film plus qu’honnête. Et Aronofsky de confirmer qu’il est un chouette réalisateur avec des idées, et qui ose des trucs. Car il raconte toujours plus ou moins la même chose (la vie face à la mort) mais dans des contextes toujours différentes et intéressants. Qu’il continue d'explorer toutes les pistes qu'il souhaite, tant qu'il nous sert des films de qualités...