Thriller, réalisé par Andrew Davis, Le Fugitif est un film rudement efficace. L'histoire nous fait suivre Richard Kimble, un chirurgien vasculaire renommé vivant et exerçant à Chicago, qui, un jour, après une opération chirurgicale sur un patient ayant subi les effets secondaires d'un nouveau médicament, rentre chez lui et découvre avec effroi le cadavre de son épouse, Helen, qui vient d'être assassinée à leur domicile. Accusé du meurtre de sa femme par la police de Chicago, l'homme affirme durant son interrogatoire aux enquêteurs s'être retrouvé nez à nez avec le meurtrier avec qui il s'est battu, précisant qu'il s'agit d'un manchot. Mais sans preuves tangibles, il est inculpé pour homicide et est reconnu coupable lors de son procès et condamné à la peine de mort. Seulement, lors de son transfert vers le lieu de son incarcération, il parvient à s'échapper et va tout faire pour retrouver le véritable assassin, alors qu'il est poursuivi par l'ensemble des forces de police du pays, et notamment par l'équipe d'enquêteurs de l'unité des marshals des Etats-Unis de Chicago, dirigée par le Marshal Samuel Gerard. Ce scénario, adapté de la série télévisée du même nom, s'avère particulièrement prenant à vivre pendant toute sa durée d'environ deux heures. L'intrigue nous plonge dès ses premières secondes au cœur de la tragédie et nous offre par la suite une chasse à l'homme effrénée et haletante donnant lieu à des scènes d'action impressionnantes et à un face à face intense. La tension est constante et véritablement palpable. Les moments ou l'évadé semble pris au piège mais parvient finalement à s'en sortir sont nombreux. Les péripéties et les rebondissements sont légions et permettent de ne jamais faire baisser l'intensité. Si cette traque est si réussie, c'est en grande partie à la faveur de son fugitif parfaitement incarné par Harrison Ford qui se retrouve confronté à un Tommy Lee Jones sur les dents, prêt à tout pour coincer sa proie. Le reste de la distribution est tout aussi convaincante et comporte de beaux noms comme Sela Ward, Julianne Moore, Joe Pantoliano, Andreas Katsulas, Jeroen Krabbé ou encore L. Scott Caldwell. Tous ces rôles entretiennent des rapports tendus, soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut qualitative. Sa mise en scène a de l'ampleur et est immersive. De plus, elle évolue dans de nombreux lieux donnant le sentiment d'une véritable échappée. À noter également un montage judicieux. Ce visuel sans plus-value esthétique est superbement accompagné par une excellente b.o. signée James Newton Howard. Ses compositions très présentes ont un immense impact via leurs notes aussi épiques qu'inquiétantes et renforcent considérablement l'oppression qui s'abat sur le recherché. Cette battue urbaine sans borgne s'achève sur une fin attendue mais tout de même bien amenée. En conclusion, Le Fugitif est un long-métrage savamment maîtrisé méritant grandement d'être visionné.