Un énorme tas de cadavres.
John Woo est un influenceur de masse. Son cinéma a inspiré la plupart des films d’actions américains des années 1990 à aujourd’hui. Il s’agit là du dernier film au pays de Woo. Son prochain sera américain (et moins bon). Tequila est un flic du genre tête brûlée. Au cours d’une opération, il perd son meilleur pote. Du coup, il est un peu énervé et veut faire la peau de la mafia locale. Pendant ce temps-là, un jeune rookie de la police est en infiltration dans le milieu, celui-ci étant en pleine guerre de territoire. L’intrigue est du déjà vu mais les rebondissements fonctionnent bien. Il ne faudra pas s’attendre à une chronique sociale ou une immersion dans la société hongkongaise car la démarche n’est vraiment pas là. Non, plus simplement, la démarche, c’est de dézinguer tout ce qui bouge. Et sur ce point là, pas de demi-mesure. Pendant 2 heures, les corps vont sauter sous les balles, les explosions, les coups de tatanes. Alors bien sûr, c’est dans l’excès et ce n’est pas crédible. Mais une fois ce postulat accepté, c’est vraiment fun. Et surtout, la mise en scène est assez démentielle à l’image de cet hôpital qui explose littéralement alors qu’on évacue le service néonat par la fenêtre ou à l’image de ce long travelling de fou furieux de 3 minutes avec cascades millimétrées, dialogues, destruction du décor, ascenseur, ralentis et une cinquantaine de figurants. Reste que ça n’a pas formidablement bien vieilli, surtout au niveau du son avec une VF médiocre et une musique vraiment horripilante. On aurait également pu couper une petite demi-heure pour gagner en efficacité. Bref, on retiendra surtout les scènes d’actions qui justifient à elles seules le visionnage. Un film virtuose qui a la démesure d’un autre temps à défaut de faire preuve de finesse.