Avec Misery, Rob Reiner réalise un très bon thriller adapté du roman du même nom de Stephen King. L'histoire nous fait suivre Paul Sheldon, un romancier à succès, créateur de la saga Misery, qui, pour son dernier roman, décide de faire mourir son personnage afin de passer à autre chose. Retiré dans un chalet du Colorado pour écrire un nouveau manuscrit, il prend la route pour regagner New York. Mais sous le blizzard, la visibilité est très mauvaise et l'homme perd le contrôle de son véhicule et finit par avoir un accident. Inconscient, il est secouru par Annie Wilkes, une infirmière fervente admiratrice de Misery. La femme va alors s'occuper de lui, mais très vite, son comportement va changer. Ce scénario est franchement prenant à visionner pendant toute sa durée d'environ une heure et quarante-cinq minutes. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue simple mais efficace traitant du fanatisme à outrance. L'ambiance inquiétante et imprévisible se fait largement ressentir et cette séquestration va donner lieu à des scènes pleine de tension. Si ce face à face est si réussi, c'est en grande partie grâce aux deux personnages principaux très bien interprétés par James Caan et surtout Kathy Bates qui incarne une femme instable aux deux visages. Du reste de la distribution, on retiendra surtout le rôle de Richard Farnsworth. Mais la relation qui accapare toute l'attention est bien celle entre l'artiste et sa groupie. En effet, ils entretiennent des rapports ambigus, bien conscients chacun de leur côté de ce qu'ils font pour tenter de s'amadouer. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture tantôt plein de furie, tantôt amicaux. Sur la forme, la réalisation de Rob Reiner s'avère qualitative. Sa mise en scène parvient parfaitement à faire monter la crainte et sait se renouveler malgré un décor limité, la majorité de l'action se déroulant dans une petite maison isolée par un environnement enneigé donnant une sensation de quasi huis clos étouffant. On regrettera juste une esthétique manquant d'une véritable atmosphère visuelle. Ces images sont accompagnées par une très bonne b.o. signée Marc Shaiman. Ses compositions, aussi alarmistes que qualitatives, remplissent parfaitement leur rôle en sublimant les séquences. Cette rencontre forcée s'achève sur une fin manquant tout de même un peu d'imagination. En conclusion, Misery est un long-métrage absorbant méritant grandement d'être visionné.