Trois ans après "Stand By Me", sa première adaptation d'un roman de Stephen King, Rob Reiner récidive avec "Misery", oeuvre majeure dans la bibliographie du maître de l'horreur. Considérée comme l'une des meilleures adaptation d'un roman de King avec les films de Darabont, De Palma, Cronemberg ou encore Kubrick, "Misery" est un thriller vertigineux où le suspense monte en crescendo. Le film met en scène Paul Sheldon, un romancier à succès, et créateur de la saga Misery. Mais pour son dernier roman, il a décidé de faire mourir son personnage qui lui a apporté le succès afin de passer à autre chose. Après avoir fini d'écrire son tout nouveau roman, il quitte le chalet où il se ressource. Au volant de sa voiture, sous un blizzard, la visibilité sur la route étant presque nulle, il finit par avoir un accident de voiture et est secouru par Annie Wilkes, une infirmière, admiratrice de Misery. Gravement blessé, il est soigné par cette infirmière apparemment bienveillante, qui vit seule dans une maison isolée, mais Paul ne va pas tarder à voir sa convalescence tourner au cauchemar, quand Annie, lisant le dernier roman de Misery, découvre que son héroïne préférée est morte... Le scénario, machiavélique à souhait, est extrêmement fidèle au roman et arrive à nous tenir en haleine durant l'intégralité du film. Dès la scène d'ouverture, le suspense ne nous quitte plus d'une semelle et il est accentué par une musique qui accompagne merveilleusement bien les scènes du film. Ces deux éléments réunis créent une ambiance pesante rarement vu dans un thriller, on ressent les émotions de l'écrivain ainsi que son angoisse permanente. Autant dire que pour sa cinquième réalisation, le cinéaste Rob Reiner s'offre un véritable coup de maître, la réalisation étant tout simplement parfaite. Pour un tel film, il fallait évidemment des acteurs talentueux. Kathy Bates est parfaite dans son rôle de maniaque (elle a d'ailleurs raflé l'oscar de la meilleure actrice pour son interprétation), passant de l'extrême gentillesse à la folie pure en un clin d'oeil. James Caan est quant à lui excellent, aussi désespéré que sarcastique. De plus le rythme est effréné, il n'y a aucune longueur durant les cent sept minutes de bobine. Ainsi, « Misery » est un huis-clos oppressant, à ranger à côté des meilleures adaptations de Stephen King.