Entre les débilités "made in France" que le cinéma comique de ces dernières années a offert comme purge, "Dikkenek" aurait pu faire office de renouveau dans ce sombre horizon. Une comédie belge, avec une bonne idée de base qui aurait pu être un coktail détonnant d'humour absurde, un bon casting (excepté Florence Foresti...), bref tous les ingrédients pour passer un bon moment.
Malheureusement, "Dikkenek" est, comme la signification de son nom, prétentieux et grande gueule dans le sens ou les promesses de "grand film comique" n'ont pas été tenues. Déjà, le scénario, si on peut appeler ça ainsi, est inexistant. On se retrouve devant une succession de sketchs aussi risibles les unes que les autres ou ça gueule, ça crie, ça se tabasse, etc... Pourtant, le comique burlesque qui plus est belge avait de quoi séduir. Prenons "C'est arrivé près de chez vous" du trio Belvaux, Bonzel et Poelvoorde qui fut et qui est toujours un petit chef d'oeuvre de cet humour absurde en question, ou encore le récent "La merditude des choses" de Felix Van Groeningen qui est fantastique! Ces deux films, cependant, on ce petit (grand!!!!) quelque chose qui manque à "Dikkenek", chose communément appelé scénario. Alors oui, Jean-Luc Couchard et François Damiens sont d'excellents interprètes, cela ne parvient pas à sauver le premier long-métrage de Olivier Van Hoofstadt des abysses, qui s'enlise dans une mécanique humoristique laborieuse, entre la prof junkie, la petite gosse de riche et d'autres personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres.
Le but de ce film ne serait qu'un délire? Peut-être, mais autant le délire doit tenir la route un minimum comme l'ont étés les films de Van Groeningen et de Belvaux/Bonzel/Poelvoorde.
Or, ici, alors qu'on a généralement l'occasion de voir des acteurs jouer en roue libre total, là c'est à la fois le film qui pars dans tous les sens, les protagonistes se contentant de suivre le rythme infernal de cette production.
Et on sors de "Dikkenek" décu, avec l'amer impression qu'on s'est fait arnaqué, que le tout n'était qu'une vaste blague contre le spectateur, puis on finit par l'oublier pour ne plus jamais s'en rappeler...