Quatrième film de la franchise et premier à être réalisé par Sylvester Stallone en personne, John Rambo est un long-métrage de bonne facture, signant le retour du personnage iconique vingt ans après le dernier volet en date. L'histoire nous fait suivre le vétéran de guerre vivant désormais dans l'ouest de la Thaïlande où il survit en chassant des serpents au venin mortel qu'il revend à un animateur de spectacles. Mais son quotidien va basculer lorsqu'un groupe de missionnaires chrétiens américains souhaite l'engager pour être guidé en Birmanie où ils doivent apporter des vivres et des médicaments au peuple karen, harcelé par l'armée birmane. Seulement, les membres du groupe vont se faire capturer. Rambo va alors prendre part à une opération de sauvetage accompagné d'un commando de mercenaires. Ce scénario donne le ton dès sa scène d'introduction extrêmement violente, et va se poursuivre ainsi pendant un peu plus d'une heure et vingt minutes, hormis quelques rares accalmies permettant de nous remettre de cette véritable boucherie. L'intrigue n'est pas très poussée mais permet tout de même de nous immerger dans ce bain de sang aux images fortes et impactantes. Car oui, le récit a le mérite de traiter d'un génocide et ne fait rien pour édulcorer les horreurs d'un tel massacre. Les scènes nous jettent au visage des montagnes de cadavres, d'innombrables mutilations et des jeux sadiques et cruels perpétrés par les bourreaux. La confrontation entre les deux camps est intense et donne lieu à des échanges de coups de feux en pagailles ainsi qu'à des explosions arrachant toutes sortes de membres. Le ton est particulièrement grave et sérieux. Dommage tout de même que les personnages soient si peu développés afin de créer plus d'émotion. Hormis John Rambo, toujours interprété par un Sylverster Stallone physiquement taillé malgré le poids des années, les autres protagonistes sont très vites oubliables. On retiendra à peine les rôles joués par Julie Benz, Graham McTavish et, dans une moindre mesure, Matthew Marsden. Les autres sont carrément sans intérêt. Résultat, les relations musclées entretenues par ces individus ne procurent que très peu de sentiments. Cependant, même si les échanges sont limités et les dialogues peu profonds, en plus d'avoir un John peu loquace, on ne peut s'empêcher d'apprécier chaque fois qu'il ouvre la bouche tant ses phrases sont lapidaires. Sur la forme, la réalisation de Sly s'avère correcte. Sa mise en scène évolue dans un environnement hostile et difficilement accessible, faisant ressentir la dureté du terrain. Heureusement que quelques effets spéciaux perfectibles viennent rappeler que nous sommes devant un film et pas dans la réalité, même s'il s'inspire hélas des atrocités que les Hommes sont capables de commettre. Ce visuel brutal est accompagné par une b.o. aux compositions appréciables et dans le ton de l'action signée Brian Tyler. Ce carnage s'achève sur une fin convenable, venant mettre un terme à John Rambo, qui, en conclusion, est un film nécessaire pour ce qu'il tente de mettre en avant à travers cette histoire comportant tout de même des défauts.