Difficile de juger du film.
C'est le plus incompréhensible, le moins structuré, le plus déroutant des films de David Lynch, si l'on excepte Eraserhead.
Les plus grands fans, comme moi, y trouveront un peu leur compte, mais pas complètement. Tout est là, mais en filigrane, et cette fois plus rien ne relie les sensations, les bruits, les scènes entre elles. Tout est arrivé à la limite de la cohésion, de la cohérence, de l'expérience. Inland empire n'est plus un film, il n'a d'ailleurs plus de narration ou presque. C'est un ensemble de sensations, de rêves, de cauchemars, d'hallucinations. Cela en fait, parfois, un ensemble de trois heures de rushs sur les influences de tous ses précédents films. Pour un passionné du cinéaste, cela a son intérêt, et c'est la raison de ces deux étoiles. Mais avec une trame narrative plus évidente, avec quarante minutes de moins, et sans quelques scènes gratuites et vraiment glauques (la prostituée battue, le discours de l'asiatique juste avant la mort de l'héroïne), le film aurait été bien meilleur. Il reste fascinant, mais, pour moi, incomplet. Il est resté à l'état de brouillon, et même si c'est la volonté du réalisateur, le pari est, de ce point de vue-là, raté. Je comprends les spectateurs qui n'auront mis aucune étoile, un peu moins ceux qui en auront mis quatre.