Après un préambule particulièrement déroutant, dont ne s'etonne pas de la part de David Lynch, on croit entrer dans le vif du sujet lorsque l'actrice incarnée par Laura Dern s'apprête à tourner un nouveu film dont l'équipe de tournage apprend bientôt qu'il est le remake d'un film inabouti touché, parait-il, par une malédiction.
Cinéma et maléfice, voilà qui pourrait, nourri par le climat d'inquiétude installé par Lynch et par la confusion entre le rôle et la vie des comédiens, donner un spectacle saisissant. Las. Sur le fond comme sur la forme, le cinéaste nous égare dans les méandres d'une intrigue à tiroirs. On ne comprend pas grand'chose au sujet, au cheminement erratique de Laura Dern dans ce qui semble une autre dimension, une autre vie, et pour dire vrai, on renonce vite à comprendre tant le style de la réalisation et de la mise en scène est rébarbatif, voire hideux. Laura Dern, ahurie ou inquiète, avance à tatons dans un univers mystérieux pour elle aussi, franchit les portes d'un décor de studio qui s'ouvre sur un ailleurs ou sur des personnages indéfinis. Cet ésotérisme, malheureusement, ne procure, à défaut d'émotions quelconques, qu'un insupportable ennui, d'autant que le film est péniblement long, que les séquences à l'intérieur le sont tout autant.