Enième adaptation de nouvelle de Philip K. Dick, qui furent souvent de très bon film comme on en a un très bon exemple ici, Total Recall nous surprend déjà en évitant la construction scénaristique complexe et sombre (dans le simple but d'enrichir le contenu un peu "léger" de la nouvelle) qu'on peut reconnaître à ce genre d'adaptation, préférant orienter le film vers l'action, ce qu'on pouvait deviner rien qu'en voyant l'énorme "Schwarzeneger" sur l'affiche. Heureusement, Paul Verhoven (oui, le tout petit nom cinq fois plus petit en bas toujours sur l'affiche), arrive parfaitement à transformer ce qui aurait pu faire du film un navet sans nom en une très bonne occasion pour développer des idées visuelles et autres très bonnes et, comme à son habitude dans la science-fiction, souvent délirantes. D'ailleurs, pour parler tout d'abord des effets spéciaux, le film garde un véritable charme dans sa rencontre entre une apparence 80's et un fond purement année 90, qui fait admirablement bien vieillir le film et arrive à conserver d'autant plus son aspect quelque peu trash et souvent politiquement assez incorrect (pour tout dire une majorité des personnages du film travaillent dans un club de prostitution sur Mars). Les très nombreuses (et réussies) scène d'action font place de temps à temps à des scènes plus calme et tout aussi sympathiques qui arrivent quand même à exploiter honorablement un excellent concept qui ne reste peut-être pas assez exploité à mon goût, car le synopsis faisaient presque penser à un ancêtre du scénario un peu prétentieux (ce n'est qu'un avis personnel, bien sur) d'Inception (c'est d'ailleurs la seule chose qui rend la sortie prochaine d'un remake du film dans notre époque moderne, la perspective de réaliser une nouvelle version avec moins d'action et plus de travail sur le scénario comme Inception avait presque su le faire (d'ailleurs on peut remarquer qu'Inception reprend presque exactement le même artifice scénaristique de Total Recall interposant un doute entre la réalité et le rêve)) : car entre l'idée de l'implantation de souvenirs précis sur un passé qui ne s'est pas réellement passé dans Total Recall et l'implantation d'une idée qui devrait encourager le sujet à faire une action dans le futur dans Inception, il n'y a qu'un pas (ou deux... Mais l'idée est là), mais bon, Verohven ne fait pas beaucoup de complexités et les quelques scènes qui arrive à entretenir le doute et/ou qui arrive à donner quelques rebondissements à l'intrigue sont tout de même franchement réussies ; pour m'expliquer plus clairement sur le scénario sans trop en révéler, le film se passe en 2048 où une société, pas forcément des plus fiables, propose une alternative aux coûts exubérants des séjours sur les colonies terriennes sur Mars où une guerre civile est sur le feu. Sa femme refusant d'y aller, il décide de tester la solution de la société Rekall, tel est son nom, mais se réveillera plus tard dans la peau d'un agent secret qui se trouve être un grand acteur de la rebellion sur Mars, ce qui permettra à Doug Quaid, le héros bien entendu, qui découvre en même temps que tous les moments (mariage, lune de miel...etc.) passés avec sa femme dans le passé n'était que des souvenirs implantés, celle-ci étant une agent majeure de Rekall, d'aller sur Mars afin de faire l'état des lieux en quelque sorte, non sans laisser quelques petits litres d'hémoglobine par ci par là, mais ça, Schwarzy nous y avait déjà habitué. Celui-ci trouve encore une fois un rôle d'action man taillé parfaitement pour lui et on voit qu'il en profite (on n'oubliera pas non plus les magnifiques grimaces auxquels on a droit vers la fin du film (ceux qui l'ont vu savent de quoi je parle)). En somme, Total Recall est un excellent et tout bonnement culte film de SF Qui arrive à avoir l'énergie de deux décennies en un seul film, avec une ambiance unique favorisant les jets d'hémoglobine. Enfin, comme autre référence qu'on peut remarquer dans le film on pourrait presque penser aux réplicans de Blade Runner, répliques génétiquement parfaites de l'être humain dont les souvenirs d'un passé social où familial ne sont que des souvenirs implantés. Evidemment, la référence peut paraître très lointaine, mais au final autant dire que Doug Quaid, le véritable Doug Quaid, n'a à la fin du film plus aucune identité et il n'est personne à part un personnage ayant une femme imaginaire et qui cédera totalement la place à une autre identité. Doug n'est plus personne, comme les Réplicans du film de Ridley Scott il est devenu une sorte de robot, l'une se faisant passer pour sa femme et l'autre "s'incrustant" littéralement dans son identité ; et il est clair qu'avec sa nouvelle identité, celle dangereuse et mortelle qu'il adopté, il ne retournera surement pas pas en arrière... Mais bref, je m'égare, il reste un excellent film de Verohven avec de l'action tout le long et un schwarzy pas fatigué pour un sou qui nous livre un grand numéro d'action !