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jppmovie
35 critiques
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5,0
Publiée le 8 avril 2024
Voilà un immense Chabrol. Isabelle Huppert est exceptionnelle dans la peau de ce juge d'instruction implacable et fragile en même temps. Face à elle, Berléand est remarquable en théâtreux assez bouffon et amené à rendre des comptes. C''st un film très actuel. Patrick Bruel, en revanche, n'est pas convaincant (il n'y a pas que dans ce film...) et son rôle n'a guère d'intérêt. Un très bon moment de cinéma.
Librement inspiré de la fameuse affaire "Elf", le sujet de Chabrol s'oriente vite vers le portrait de la juge du pôle financier qui instruit un dossier où la politique et la finance forment une nébuleuse classique, où les abus de bien social et les commissions sont la règle. Le film n'est pas précisément un polar judiciaire. Vague, imprécise, l'intrigue est un simple cas d'école de la délinquance financière dans les plus hautes sphères économiques. Le sujet est traité avec une certaine fantaisie et une légèreté qui émanent autant de la personnalité de la juge Charmant-Killman (à traduire en français) que du défilé dans son bureau de VIP et d'intermédiaires louches, invariablement indignés et arrogants,et soudainement piteux (François Berléand excelle dans ce registre). Isabelle Huppert, comme souvent chez Chabrol, compose un personnage anticonformiste, détaché des conventions du genre, dans un mélange de volontarisme, d'impertinence et de fausse candeur (en revanche, les contingences domestiques avec son mari et son neveu sont d'un intérêt très relatif), qui donnent aux auditions de la juge une apparence cocasse. Cependant que l'ivresse du pouvoir est celle que ressent peut-être la magistrate lorsqu'elle convoque à loisir ou incarcère des potentats jusqu'alors protégés par l'impunité, plus prosaiquement par leurs relations et leur capacité de nuisance.
Un film qui n’a l’air de rien de prime abord mais qui finit par fasciner. On retrouve cette petite musique chabrolienne totalement intoxicante d’une France un peu naze mais pleine de complexités cachées. Les petits fondus au noir de Chabrol sont comme des points d’interrogation ou des ellipses dont le spectateur fait ce qu’il veut. C’est aussi le Isabelle Huppert show, elle est magnifique. Les seconds rôles sont excellents également. Jean-François Balmer est fabuleux.
Bof. Huppert fait du Huppert. La musique du fiston est toujours aussi horrible. D’ailleurs 3 enfants employés c’est un peu beaucoup non? Sinon j’ai mis bien pour l’ensemble des rôles principaux ou autres.
Super performance d’Isabelle Hupert. Je pense qu’il faut etre au courant de l affaire en amont pour bien comprendre le film. Super performance d Isabelle Hupert. Je pense qu il faut etre au courant en amont de l affaire elf sinon c est compliqué.
j'ai adoré ce film parce que d'abord, j'adore Chabrol et Isabelle Huppert, on n'est jamais déçu avec ces 2 là ! et puis, l'histoire, voir une faible femme tenir tête à des hommes endurcis, manipulateurs, mais sans courage et sans vergogne, wow, c'est carrément jouissif , je n'ai pas pu voir la fin car je l'ai regardé trop tard cette nuit, mais je vais le regarder à nouveau ce soir, aux heures autorisées , et pitète bien que je vais m'acheter le DVD !
Comme souvent chez Chabrol, l'actualité (ici un scandale politique plutôt qu’un fait divers) lui sert de toile de fond pour une étude de caractères révélant les petits secrets et les querelles d'ego du milieu politico-judiciaire, comme il a pu le faire à maintes reprises avec la bourgeoisie de province. Bref, la méthode lui est familière, l'écriture efficace même si elle manque un peu de mordant, le sujet convenant sans doute mieux à un Costa-Gavras. En revanche, le casting ne brille guère que par Isabelle Huppert, trop de rôles secondaires venant capter un peu de lumière mais sans rester en mémoire. On peut s'amuser à plein de petits détails de mise en scène venant prophétiser l'histoire, pour un film qui n'est pas un grand cru de son réalisateur mais reste intéressant.
« L’ivresse du pouvoir » de Claude Chabrol (2006) est un mauvais cru car même si comme dit en prologue « toute ressemblance serait – comme on dit – fortuite », il faut être bien naïf pour penser qu’une juge d’instruction – même promue au pôle financier – puisse venir à bout dans les intrications politico-financières des grands groupes industriels en Afrique ! Isabelle Huppert joue à la merveille du Isabelle Huppert, François Berléand du Berléand et Patrick Bruel (comme souvent) du mauvais Bruel. On y ajoute un Sénateur dont la voix n’est pas sans évoquer un ancien ministre mais désolé Chabrol ne sait pas faire un film politique engagé comme Yves Boisset ou Costa-Gavras !
Sur fond d’affaire Elf, Chabrol caricature avec maîtrise, délectation et sans trop de démagogie le monde cynique du pouvoir et ses turpitudes. Cela ne l’empêche pas de nous vendre son neveu dans un rôle inutile.
L’affaire Elf a été un des scandales retentissants des années 90. Il n’est donc pas étonnant de la voir un jour portée à l’écran. Celle-ci, étant extrêmement complexe, aurait été assez compliquée à décrire dans les détails. Ce problème a été compris par Claude Chabrol. Ainsi, dans L’Ivresse du pouvoir, il choisit plutôt de montrer l’influence de celle-ci sur la vie d’Eva Joly (même si les noms des personnages ont été changés et que le cinéaste a choisi de ne pas faire une retranscription scrupuleusement exacte des faits). Chabrol réussit donc une fois de plus un excellent film bénéficiant d’un très casting (Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Jean-François Balmer…) se penchant plus sur la vie d’une juge d’instruction chargée d’un dossier explosif que sur l'enquête en elle-même. Il ne faut donc pas regarder L’Ivresse du pouvoir si on veut tout comprendre à l’affaire Elf mais plutôt si on veut voir les rapports entre les milieux d’argent et politiques et le pouvoir judiciaire. Une fois de plus, une belle réussite de la part de Chabrol.
Le pire film de Chabrol ! Même Isabelle Huppert, d'habitude géniale, en fait trop ! Berléand est peu crédible, Bruel est grotesque, Balmer est comme d'habitude, c'est-à-dire à côté, mais là ça le fait pas… Le jeune Chabrol passe au début, mais répète inlassablement les mêmes mimiques en chuchotant… Le scénario est d'une platitude consternante, les dialogues n'en parlons pas, le cadre inexistant… Les Cahiers ont adoré !
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18 103 critiques
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5,0
Publiée le 12 octobre 2020
Claude Chabrol retrouve sa forme avec ce chef-d'œuvre. Chabrol dirige ses acteurs de manière très subtile. Ce ne sont pas les principaux points de l'intrigue qui suscitent votre émotion mais de petits moments de jeu entre Jeanne Charmant-Killman et ses adversaires. Bien que tous les adversaires soient des gens profondément mauvais Chabrol réussit à leur donner quelque choses qui en font des êtres humains et des personnages reconnaissables. Y compris tous les caractères de soutien et même sur les dialogues. Regardez comment Chabrol commence et termine des scènes très inhabituelles. Regardez la juxtaposition de la vie de Killman en tant que juge et sa vie privée. Je ne dirai pas grand-chose du film lui-même car il est bon de ne rien savoir avant. La plupart du temps le thème de la corruption dans les films ennuie au cinéma mais Chabrol et Isabelle Huppert en font une joie...
M. Humeau (François Berléand), PDG d’une société est soupçonné de détournement de fonds. La juge en charge de l’affaire, Jeanne Charmant Killman (Isabelle Huppert) est connue pour sa ténacité et a à coeur de trouver toutes les preuves nécessaires à la résolution de cette affaire. L’histoire judiciaire en elle-même est assez complexe et ne m’a pas spécialement intéressée malgré sa proximité réelle avec l’affaire Elf. Ce qui est intéressant et plaisant dans le film, à mon sens, ce sont les “affrontements” entre les acteurs et notamment l’affrontement entre Isabelle Huppert et François Berléand. Le personnage d’Isabelle Huppert est très intéressant, elle a un fort tempérament et beaucoup de répartie. La fin en revanche m’a déçue, on n’a pas vraiment d’explications sur certains aspects de l’affaire, cela m’a donné l’impression de se terminer trop vite, alors que le reste du film prend le temps lorsque c’est nécessaire. La fin m’a parue un peu baclée du coup.
Le sujet aurait pu être passionnant, le casting pas mal et puis ce film s’enlise dans l’ennui. Ce n’est pas le ton monocorde d’Isabelle Huppert qui est en cause mais nous sommes les témoins impassibles d’une enquête sans trop d’intérêt surtout que la réalité du monde présent est souvent pire que cette fiction mollement tournée.
Un film franchement insipide sans saveur donc. Les personnages viennent, parlent sans agir. Il règne une passivité consternante. On ne croit rien de tous ces bavardages. Pas vraiment une réussite