Quatorze ans après "Basic Instinct", soit en 2006, une suite, réalisée cette fois par Michael Caton-Jones voit le jour et on sent le désastre arriver de loin ! C'est donc sans surprise que l'on se retrouve devant une suite très peu inspirée et surtout, qui n'apporte absolument rien au premier ! On retrouve donc ici Catherine Tramell qui est une nouvelle fois soupçonnée d'un meurtre, celle de son fiancé et doit suivre une thérapie pour établir son profil psychologique mais des liens se créent entre elle et son psychologue. Bon, très clairement, c'est en gros la même histoire que le premier mais on remplace ici le flic par un psy. On se retrouve en effet avec exactement le même schéma narratif, les jeux de manipulation étant les mêmes. Mais étant donné qu'on a déjà vu Catherine à l’œuvre (et d'ailleurs, beaucoup en plus en forme) dans le premier film, on sait ici très bien où tout cela va mener et on suit ainsi cette histoire très paresseuse avec un certain ennui. Surtout que si le premier film était sulfureux et érotique, celui-ci tombe très rapidement dans la vulgarité (d'ailleurs annoncé dès la scène introduction) avec des dialogues très patauds, relevant presque de la parodie. De plus, le film tente aussi de reprendre la célèbre scène de l'interrogatoire mais cela ne fonctionne plus, surtout lorsqu'on la sort dix fois dans le film ! Au bout d'un moment, on a bien compris que Catherine aimait fumer dans des endroits interdits, ce n'est pas la peine de nous le rabâcher trente-six fois. Le premier film n'avait absolument pas besoin d'une suite et se suffisait amplement à lui-même mais alors pourquoi en faire une près de quinze ans après ? Si encore le scénario était original et n'était pas qu'une pâle copie du premier, relevant presque du remake inavoué, et apportait quelque-chose aux personnages, je comprendrais mais là, on voit surtout le côté mercantile du projet (spoiler alert : ça n'a pas trop marché). Concernant la mise en scène, c'est assez mauvais, les compositions de plan sont très plates et cet étalonnage bleu, froid et brillant et immonde. Du côté des acteurs, on ne retrouve du premier film que Sharon Stone, dont le jeu est réchauffé, qui a cette fois pour partenaire David Morrissey qui tente de faire ce qu'il peut. Seule Charlotte Rampling apporte quelque-chose de nouveau mais son personnages est bien trop sous-exploité. "Basic Instinct 2" est donc une suite bien inutile qui ne fera certainement pas de l'ombre au premier.