Ce film est affreux, sale et méchant. Et sale, c’est peu dire : on sentirait presque l’odeur. Les acteurs y évoluent dans une crasse sans nom, ils ont les cheveux gras comme Kadhafi, ils parlent la bouche pleine en postillonnant, leurs fringues sont couvertes de poussière et de vermine, leur peau huileuse de transpiration incrustée nuit et jour, avec des blessures sur le corps jamais cicatrisées et des nuées de mouches qui leur gravitent autour de tous les orifices. Le réalisateur a certes réussi à créer un climat, mais alors loin de celui d’Emmanuelle : mieux vaut être prévenu. En bref, c’est trop long (si on peut dire), trop crade, trop nauséeux, trop gratuitement violent, et avec trop de rôles de névrosés, de pervers et de psychopathes. Finalement, tout est là, dans cette mise en climat. Parce que le scénario, méchamment calqué sur les longueurs interminables d’Il était une fois dans l’Ouest, semble d’une absence improvisée. Dommage pour les acteurs, qui seraient assez crédibles, et pour la photo, qui est réussie, mais c’est un film excessif dans le néant vaseux et la folie oisive.