Monument de l'horreur autoproclamé, "Saw" a réussi à mystifier des légions de fans avec son esthétique crasseuse et son prétendu génie narratif. On nous vend ce film comme un thriller psychologique brillant, mais en réalité, c'est juste un épisode étiré d'une sitcom version torture porn, où tout est grotesque, surjoué, et aussi subtil qu'un coup de masse dans les dents.
Le décor (une salle de bain craspouille) pourrait à peine être plus basique, mais on va faire comme si cette atmosphère crasseuse et claustrophobique était un choix artistique révolutionnaire. En réalité, c'est juste une solution bon marché pour masquer un budget ridiculement faible.
Parlons un instant de nos deux "héros", Adam et Lawrence. Adam, joué par le scénariste lui-même, est probablement l'un des personnages les plus insupportables à avoir jamais orné l'écran. Ce type est censé être notre point d'entrée dans ce cauchemar, mais au lieu de susciter la moindre empathie, il passe son temps à se plaindre, à chouiner, à paniquer, à poser des questions idiotes et à balancer des répliques aussi subtiles que celles d'un ado en pleine crise hormonale. On dirait un enfant capricieux piégé dans un corps d'adulte, incapable de prendre une seule décision sensée. En réalité, Adam n'est rien d'autre qu'un minable
voyeur, payé pour espionner les gens, et qui finit pris dans son propre piège
. Et on devrait compatir pour ce loser ? Adam est la quintessence du personnage insignifiant, sans profondeur, sans développement, sans raison d'exister autre que de pousser le spectateur à se dire : "Eh bien, au moins je ne suis pas ce gars-là." Sa pseudo-résistance face à Jigsaw n'est qu'une suite de cris et de lamentations pathétiques. À chaque instant, on a juste envie qu'il se taise pour de bon et qu'il accepte enfin son sort. Mais non, on doit le supporter jusqu'à la toute fin, comme un insecte que tu n'arrives pas à écraser.
Et même pendant le générique, on continue de l'entendre chouiner.
Et puis, il y a Lawrence, ce "docteur" joué par Cary Elwes, qui a l'air d'avoir autant envie d'être là que ses patients ont envie de le voir. Lawrence est censé être ce type bien sous tous rapports, un docteur respecté, un mari, un père. Mais en fait, c'est juste un hypocrite, un homme
qui trompe sa femme et qui se retrouve piégé à cause de ses propres conneries
, et qui semble avoir échangé sa licence médicale contre un diplôme de surjeu. On est censés croire que ce gars est un chirurgien de renom, alors qu'il ne serait même pas capable de se débrouiller dans un cours de secourisme pour débutants. Lawrence est la quintessence du mec coincé, froid et distant, qui tente de garder son sang-froid mais finit par s'effondrer de la manière la plus pitoyable possible. Ses efforts pour rester rationnel sont aussi crédibles qu'un spot publicitaire pour une pilule miracle, et chaque fois qu'il ouvre la bouche, on a envie de lui dire d'arrêter de parler et de couper ce maudit pied une bonne fois pour toutes.
Et quand il décide finalement de le faire, c'est plus une bénédiction pour le spectateur qu'une montée en tension, tellement on en a marre de le voir se lamenter comme un dépressif en fin de parcours : au moins, quelqu'un fait enfin quelque chose d'intéressant, même si c'est totalement stupide.
Leur duo ne fonctionne pas, leur dynamique est un désastre, une cacophonie de cris, de lamentations et de tentatives d'analyse psychologique aussi superficielles que les dialogues qui les accompagnent. Il n'y a aucune alchimie, aucun véritable développement, juste deux marionnettes pathétiques coincées dans une pièce, exécutant un script écrit par quelqu'un qui confond tension avec frustration.
Et Jigsaw, ce grand manipulateur qui prétend enseigner des leçons de vie à ses victimes. Allons, soyons sérieux. Ce type est juste un malade qui rationalise ses pulsions meurtrières en inventant une pseudo-philosophie de la rédemption par la souffrance. Le personnage est peut-être terrifiant pour quelqu'un qui n'a jamais vu un vrai méchant complexe à l'écran, mais pour le reste d'entre nous, il n'est qu'une version discount de Hannibal Lecter, sans la classe, ni l'intellect. Juste un mec qui aime voir les gens souffrir et qui trouve des excuses bidon pour le faire.
Et ce twist final, qui est censé nous faire tomber de notre chaise, est tellement téléphoné que même Gilbert Montagné aurait pu le voir venir.
Le fait que le "cadavre" au milieu de la pièce soit Jigsaw tout ce temps, c'est censé être brillant ? Non, c'est juste un dernier clou dans le cercueil de ce film qui se prend bien trop au sérieux.
En conclusion, c'est une oeuvre superficielle qui se cache derrière un vernis de complexité, mais quand on gratte un peu, on ne trouve rien de plus qu'un tas de viscères. Et les suites... Mon Dieu, les suites. Chacune d'elles essaie de surpasser la précédente en termes de brutalité, comme si plus de gore allait compenser l'absence totale de scénario ou de développement de personnages. À ce stade, les victimes ne sont même plus des personnages, mais juste de la chair à canon pour les pièges. On ne sait même plus pourquoi on les torture, mais bon, tant qu'il y a du sang à l'écran, ça passe, non ?