La destinée incroyable d’une petite œuvre de niche devenue l’une des plus grande saga de l’horreur du XXIe siècle, passant du statut de cours métrage de genre pur et dur, puis prévu pour le petit écran pour finalement se retrouver sur grand écran à travers le monde (tellement inattendu que c’est le scénariste du film qui joue, comme dans le court-métrage, l’un des deux rôles principal), voilà ici une œuvre fondatrice dans le genre de l’horreur. Parvenant à convaincre ceux qui adorent le gore et ceux qui aime les thrillers bien huilés, faisant se rencontrer deux types de publics qui sont maintenant presque indissociables de ce type de film, jouant aussi bien sur le tableau du très sale que sur le tableau du suspense insoutenable, offrant une alchimie rarement retrouvée dans un film mais pourtant mainte fois reproduit, avec une réussite plus ou moins fluctuante, et il est difficile de nier qu’un cap a été franchi à travers ce film, que l’on soit amateur ou pas d’ailleurs. Qui peut se targuer d’avoir venu venir tout ce qui se trame ? Car rappelons-le, tout part d’un court-métrage du même nom, et rien que cette genèse de l’œuvre se ressent complètement dans l’ensemble du film, puisque la matrice originelle est parfaitement identifiable, les scènes la composant sont flagrantes et en plus d’une très bonne qualité, cette ambiance très pesante que s’imprègne dans ce qui devait être initialement la seul pièce du décor, l’atmosphère y fonctionnant à merveille, puis si les passages additionnels, nécessaires à en faire un long métrage viable, sont tout autant visibles et pouvant passer pour du bricolage, on peut tout de même relever que cela donne un rythme très intéressant à tout ce qui se passe, alternant entre angoisse croissante, horreur viscérale et sans oublier le sens psychologique de tout ce qui se passe. En effet, on peut qu’être embarqué entièrement dans les images quand certaines scènes sont filmées de manière plus qu’énergique, donnant une vrai sensation de tension, et les moments où l’histoire se pose un peu plus afin de montrer vers quoi tend l’intrigue pour subitement relancer la machine de la frayeur, cela étant parfaitement mis en scène lors de nombreux champs vides à l’écran qui font bondir, et cette utilisation de nombreux codes de l’horreur, sans se contenter d’un massacre à tout va, donne une force indéniable à ce film. Néanmoins, ce n’est pas dénué de sens que de pointer tout de même la différence de qualité visuel et de mise en scène entre les passages d’origines et ceux ajoutés pour rendre l’œuvre plus dense car il est indéniable que là où brille vraiment la technique de ce film, ce sont dans les scènes initiales, celles faisant parti de l’idée des premiers instants, et montrant clairement la force d’une réalisateur comme James WAN en ce qui concerne le cinéma d’horreur. Alors ce qu’il faut mettre en avant, c’est bien évidement l’idée géniale du postulat, au décors unique qui en devient immédiatement un personnage clé, dont tout est orchestré pour être le plus intrigant possible, établissant aux premiers abords une situation toute simple, dont les tenants et aboutissants semblent clairs, mais qui évoluent de manière chaque fois plus surprenantes, laissant le suspense à son comble de bout en bout, et trouvant à chaque fois un rebondissement digne de ce nom, pour enfin offrir un final comme on en a rarement vu au cinéma, que ce soit par ce dénouement absolument inattendu et surtout par le temps qui prend réellement la conclusion, car la scène finale n’est que répétition de tout ce que l’on a vu, mais cela prend sa source bien en amont puisque les révélations s’enchaînent sans discontinuer pendant presque 20 minutes. En plus de cela, chaque élément composants l’intrigue sont d’une précision assez incroyables, que cela soit par les exécutions mises en œuvre, la technicité réaliste des certaines machines et bien sûr cette capacité incroyable à offrir un scénario qui fonctionnent jusqu’à la dernière seconde, tant dans le déroulement de la scène centrale que dans toutes les autres scènes qui illustrent le propos, que soit par le gore que par l’intelligence des enchaînements de situations (élément poussé à l’extrême avec le double sens que pose le titre non traduit et laissant planer un certain doute dès le début du visionnage). Ajouté à cela un casting qui se tient pas trop mal, du moins pour ce qui est des protagonistes principaux, car même si les prestations sont pas toujours d’une immense qualité, chaque personnage porte une partie du scénario, même les plus inattendus d’entre eux. Bien évidement que la volonté de poursuivre l’œuvre est palpable car la scène de clôture est sans équivoque à ce niveau là, car il semble évident que si le court-métrage original porté déjà cette idée finale cinglante, la façon dont le film ici l’expose appelle évidement à aller plus loin, d’autant plus vu le succès mondial que ce film à eu, ce qui n’est pas plus mal car finalement ce n’est pas ce qui motive en vrai qui intrigue, c’est comment tout cela est mis en place, donc on en redemande, ça c’est sûr.