Constantine 2005 est une interprétation libre du comic book original "Hellblazer" de Jamie Delano et Garth Ennis, et si celui-ci ne porte pas le même titre c'est pour marquer la différence entre les deux supports et aussi car les producteurs estimait que le titre du comic était trop proche du film Hellraiser de Clive Barker, un long métrage d'horreur réalisé en 1987.
Dans un premier temps j'ai trouvé difficile de qualifier cette oeuvre qui possède énormément de qualité et donne une impression durable d'avoir rencontré une production qui ne ressemble à rien de ce qu'on pouvait connaître à l'époque; et la ou ça dénote c'est que malgré cette habilité indéniable, c'est une assez mauvaise adaptation du support de base c'est pourquoi il faut impérativement juger Constantine sur son contenu car il porte en lui l'originalité d'un cinéaste qui livre sa vision de l'exorciste.
Quand on parle de film de super héros à l'approche mature, noir à la sauce thriller on pense direct à The Dark Knight en affirmant qu'il est le premier à proposer au genre une telle nouveauté, la fameuse approche Nolanienne. Une allégation qui à mon sens est erroné car avant Nolan il y a eu Francis Lawrence pour son Constantine qui à eu l'intuition d'envoyer sa trame sur un thriller fantastique sombre, dramatique et concret; seulement Constantine n'est pas Batman et sa vision pour le moins novatrice restera dans l'ombre de la chauve-souris.
Bon à présent parlons du film:
Le récit fais passer l'action en second plan et sert avant tout une dramaturgie dépressive sur une enquête adroitement développé ou le fantastique vient rythmer le tout en y incorporant de multiple rebondissement. Rien que le topo de base claque, on est plongé dans une guerre entre Dieu, ses Anges et Achanges fasse à Lucifer, ses Anges déchus et autres Démons mais dans des affrontements absolument pas titanesque, l'inverse de ce qu'aurait fait une production de base; en effet, Dieu et Lucifer s'adonne à un jeu dans lequel chacun doit au maximum réussir à convertir ou corrompre le plus d'âme humaine vivante possible soit vers la lumière ou soit les ténèbres mais sans jamais intervenir physiquement, et le jour du délais escompté celui qui aura endoctriner le plus de monde aura gagné. Une idée brillante et machiavélique qui pose la une véritable ambiance malsaine pleine de subjection et d'intelligence.
La mise en scène de Francis Lawrence est excellente et habilement exploité en offrant de multitude plan efficacement sublimé par des décors sombres qui contrastent parfaitement avec la lumière établit.
La photographie de Philippe Rousselot est superbe surtout sur les plans de vus du monde sous-terrain qui sont foisonnant et intriguant à la fois. La vision de l'enfer est totale, on arrive à ressentir la putréfaction et la braise de ce monde de perversion.
Keanu Reeves, est parfait dans le rôle de Constantine, sa simple présence est incroyable, il a un charisme fou fait foi d'une crédibilité étonnante. Il est désemparé, déprimé, proche de la rupture, en proie à une dépression totale essayant de se raccrocher à une chose impossible à obtenir ,"le pardon". Fait encore plus déprimant est que d'entrée de jeu on nous apprend qu'il est condamné et va mourir d'un cancer des poumons ce qui va la aussi joué un élément essentiel dans l'attitude de notre héros.
Certes il est pas blond comme l'ai le Constantine du comics ,mais franchement on s'en fou royalement, car il est bon, très bon. Il est antipathique au plus haut point et ne fais rien pour changer cela. Avec son ton sarcastique et sa façon d'envoyer chier les démons avant de les expulser de ce monde, il pète la classe. Par exemple,
Au tout début on le voit intervenir en tant qu'exorciste sur une petite fille possédée par un démon. La réplique de Constantine au moment de ce retrouver fasse au démon est épique :
"-C’est Constantine... John Constantine, pauvre con."
Pour mené à bien ses missions d'exorcistes Constantine peut compter sur une panoplie d'arme toute plus cool les unes que les autres, comme on semi-automatique à balle d'eau bénite en forme de crucifix, son poing américain en or ornée de croix de Jésus, un lance flamme à base de feu de dragon ...
Et le plus fou dans tout ça ,c'est que ces amené de manière crédible en misant autant que possible sur le réalisme d'une telle situation.
Les personnages secondaire sont très intéressant, surtout l'officier Angela jouée par la sublime et trop rare Rachel Weisz qui livre elle aussi une performance surprenante dans un rôle fort et complètement dépasser par les événements. Ce que j'apprécie dans son rôle c'est qu'elle est en rien une courge débile juste la pour dandiner des fesses et ce faire sauver avec pour seul rôle de devenir la petite amie du héros.
Peter Stormare sous les traits de Satan est super flippant ! J'ai adoré son personnage vraiment malsain et diabolique , une telle stature ou on sent qu'il peut en un clin d'oeil devenir fou et vous arracher la tête.
Oublier toute les versions du bel ange déchu devenu Satan, la on a affaire au mal incarné. Il se dégage de lui toute l'atrocité et la perversité de notre monde, le coup du goudron noir autour de ses pieds est révélateur de l'abomination qui se cache sous ses traits humain. Son plus grand plaisir voir Constantine enfin mourir et lui fait subir tout les pires sévices imaginable et inimaginable ,comme il lui dit si bien :
"-J'ai préparée un tas de petites attractions rien que pour toi ".
La musique de Bryan Tyler est efficace et livre de bon titre correspondant parfaitement à cette vision lugubre du monde. Les thèmes établis font bien leurs boulots et apportes beaucoup, s'en être en surabondance.
Je conseil les titres "Destiny", "The Cross over", "Meet John Constantine", ou encore "Passive" qui a eu son propre clip.
Pour l'anecdote cela devait être à l'origine le cinéaste Tarsem Singh, auteur de The Cell, qui devait réaliser le film, avec dans le rôle-phare Nicolas Cage encore lui, mais tu est partout Nicolas ! Des différences de points de vues ont fini par faire abandonner les concernés du projet.
CONCLUSION:
J'adore la vision réaliste de cette adaptation qui nous livre un univers épatant de complexité humaine. L'approche réelle de ce comics infligé par Francis Lawrence tient du génie, mais à l'époque un tel style n'étais pas très bien vu ,ni reconnu. Le seul défaut de Constantine c'est d'être pas sortie à la bonne époque. Pour ma part c'est un s'en faute ! J'ai intégralement adhéré à cet univers, un chef d'oeuvre fantastique-thriller que je conseil grandement. Quel dommage que la suite n'ai jamais vu le jour, surtout que à la base elle était prévu.
Il y avait tellement à découvrir, quel gâchis.