"Click" (USA, 2006) de Franck Coraci tend à se confondre avec "Bruca Almighty" (USA, 2005) de Tom Shadyac, la confusion va jusqu'à l'affiche. "Click" tend même à se confondre avec l'ingénieux "The Butterfly Effect" (USA, 2004) d'Eric Bess et J. Machye Gruber. Or le film de Coraci n'a nie la folie du jeu de Jim Carrey, ni le pessimisme revendiqué de "The Butterfly Effect". En effet, "Click" n'est surtout rien d'autre qu'un divertissement qui aurait honte d'être plus que ça. En refoulant le pessimisme pourtant nécessaire à l'intrigue, "Click" se détruit et se dévalorise complétement, tout cela en offrant une fin à la "The woman in the window" (USA, 1944) de Fritz Lang, le génie et l'imprévisibilité en moins bien sûr. En fait le film ne possède aucun rythme, on sort même de la projection en ayant l'impression d'avoir vu un court-métrage trop long, ceci à cause du mode "avance-rapide" dans lequel le film s'embourbe. Grâce à une télécommande magique (rêve in/avoué de tout un chacun), Michael (Adam Sandler) réussit à contrôler sa vie comme on contrôle un menu DVD. Ainsi "Click" se fait le garant de la génération DVD : tout, tout de suite et le meilleur possible. Bien sur, académisme scénaristique oblige, au milieu du film tout va capoter après qu'on ai bien rit. Et là le film tombe dans un dramatisme qui se veut réaliste mais qui ne peut nullement l'être puisque l'histoire ne l'est pas et que la métaphore de la vie-rapide et bien trop baclée. Et ça Coraci n'a pas su le comprendre. En conclusion, "Click" (USA, 2005) de Franck Coraci est un film hollywoodien qui se réfléchit sur lui-même : Un film hollywoodien par les hollywoodiens et pour les hollywoodiens ceci car le côté superficiel de l'image brise le réalisme nécessaire à l'immersion et que les soucis de Michael ne sont que des soucis de californiens. Nous n'avons pas pour seul ambition que d'être promu associé à David Hasselhoff. Dommage que "Click" se préne trop au sérieux là où "Bruce Almighty" connaît ses limites.