Le point de départ est simple : en France, Regina Lampert (Audrey HEPBURN, 34 ans, dont c’est le 2e film sur 3 avec le réalisateur américain) tente d’élucider l’assassinat de son mari (dont elle allait divorcer) tombé du train Paris-Bordeaux, à l’aide d’un américain (Cary GRANT, 59 ans et dont c’est la 4e et dernière collaboration avec le réalisateur) rencontré à Megève. Le titre du film en donne sa teneur, celle d’une devinette à résoudre, proche du whodunit (contraction de « who has done it ? », qui l’a fait ?), genre littéraire et cinématographique dont Alfred Hitchcock (1899-1980) était friand et dont l’ombre plane au-dessus du film : on y retrouve l’humour macabre de « Mais qui a tué Harry ? » (« The trouble with Harry ») (1955), Cary Grant (1904-1986) qui a tourné 3 fois avec le cinéaste britannique et le générique, très psychédélique, coloré et géométrique, qu’aurait pu créer Saul Bass (1920-1996), qui lui aussi a travaillé 3 fois avec Hitchcock et qui évoque celui de « Vertigo » (« Sueurs froides ») (1958). Le film est plein de légèreté mais avec un scénario bien construit, comme un jeu de pistes et d’illusions qui embrouillent le spectateur. C’est aussi une allégorie de la séduction amoureuse où excellent Audrey Hepburn en ingénue et Cary Grant en personnage énigmatique. Outre la musique d’Henri MANCINI (1924-1994) dont Audrey Hepburn avait chanté « Moon river » dans « Diamants sur canapé » (« Breakfast at Tiffany’s ») (1961) de Blake Edwards, 3 « gueules » du cinéma américain [Walter MATTHAU, James COBURN et George KENNEDY], on a le plaisir de se promener dans Paris [Palais Royal, métro (dont la station Saint-Jacques), Comédie Française, jardins des Champs-Elysées, etc.], avec une référence à la comédie musicale « Un américain à Paris » (1951) de Vincente Minnelli, genre où Stanley Donen a excellé.