Van Helsing, aussi divertissant soit-il, reste incroyable. Improbable même. Né d'une idée originale voulant mettre en scène le professeur Van Helsing, Gabriel ici, comme chasseur de monstres, plus que de vampires, le film s’empâte sans jamais pouvoir repartir.
Si Hugh Jackman arrive à se mettre dans la peau du héros, reprenant le style et une certaine dégaine d'Anthony Hopkins, le sujet n'en est pas moins risible, mais, soulignons le, sauvé de la noyade.
Sommers se base sur une ambiance qu'il croit connaître et de fait maîtriser, mais il n'en est point. Incapable d'encrer telle ou telle ambiance, il passe de noir à coloré sans transition, exemple lors du voyage de Van Helsing vers la Transylvanie, qui se retrouve dans un petit village, visuellement totalement opposé, et peu crédible. Soulignons d'ailleurs la scène d'arrivée des femmes de Dracula, en plein jour, jouant sur l'effet caché/visible du soleil, donnant un résultat moyen.
Pour revenir sur le sujet de la Transylvanie, il serait peut être important de rectifier un point. A l'époque du film, aux alentours de 1890, la Transylvanie est située en Hongrie, pas en Roumanie, mais passons.
Si Sommers est totalement à la ramasse sur certains points, il réussi néanmoins lorsqu'il s'agit de lancer des petits clin d'oeil ou de rendre hommage, avec la scène du bal notamment (Bal des vampires), ou bien encore des prises de vue de la vision des loups garou, apperçus entre autres dans Dracula.
En revanche, ce qu'il rate totalement, c'est l’accent Hongrois des villageois, c'est en effet un échec, vu qu'ils n'en ont pas... Aussi au niveau des décors gothiques de Frankenstein, ratés et bien trop mis en valeurs, de façon presque ridicule, les étincelles par milliers étaient crédibles, très crédibles en 1931, peut être pas en 2004, mais bon.
Par contre, on a le droit d'assister à un duo qui avait su faire son effet dans le Bal des vampires, de Polanski, à savoir le chasseur de vampire et son assistant. L'assistant ici étant une sorte de créateur de gadgets, à la James Bond, mais au 19e siècle, pourquoi pas. Il est un moine, pardon, un frère tel qu'il aime le préciser, encré dans une sorte de groupe religieux visant à éradiquer du monde les êtres maléfiques. Une idée géniale ! Vraiment ! De quoi redonner du neuf aux vieux monstres d'antan. Malheureusement, la déferlante d'apparitions de ces derniers est raté. Mister Hyde est, comment dire... Moche, bien que la scène sur Notre Dame soit réussie. Le monstre de Frankenstein, lié ici aux intentions de Dracula (lui même étant d'un pathétique magistral), servie également du loup garou, manquerait plus que Marry Poppins pour vraiment clôturer l'équipe.
Si Van Helsing reste de bonne qualité, non par ses effets spéciaux mais plutôt par son jeu d'acteurs et la touche d'humour, plus ou moins bien placée, il est tout de même une réinvention du mythe fantastique n'ayant pas toujours l’élégance et la qualité voulue, notamment la faute à un Dracula totalement raté, sans cape ni classe, sans accent et richesse apparente. Si celui-ci est cuit, le monstre a une touche de moderne presque plaisante, si on en oublie sa scène d'entrée, totalement à la ramasse, bien qu'un hommage présent avec l'incendie du moulin.
Il aurait été simple, en enlevant et ajoutant certains aspects, d'améliorer grandement ce film, et d'en faire un film fantastique pouvant ravir les vrais fans des années 30. Dommage pour moi.