Quand on regarde la filmographie de Stephen Sommers, on ne peut être qu'à moitié convaincu de regarder ce "Van Helsing", suite aux films très moyens ("La Momie"...) ou carrément médiocres ("G.I Joe") que le bonhomme a réalisé. Mais bon, vu que je suis maso et que j'adore prendre le risque de regarder de belles bouses, j'ai tout de même regardé ce "Van Helsing".
Un mot m'est venu en bouche durant la vision du film: "Hammer". Ce célèbre studio anglais à l'origine de nombreux films fantastiques et ayant révélés de nombreuses pointures du cinéma à l'image de Christopher Lee (interprète de Dracula ou, plus récemment, de Saroumane dans le "Seigneur des Anneaux" de Peter Jackson) ou encore Peter Cushing (le grand moff Tarkin dans l'épisode IV de la saga "Star Wars"), studio ayant de même produit moults films mettant en scène des loups garrous, la créature de Frankenstein sans oublier le célèbre prince des vampires, Dracula. Quelle surprise quand on sait que "Van Helsing" s'inspire de ces trois mythes, à sa manière cependant. En effet, rien n'est fidèle aux légendes d'origine. Ici, Abraham Van Helsing est renommé Gabriel Van Helsing (pour renvoyer à la main gauche de Dieu, l'archange Gabriel), il ne suffit pas d'ail et de pieu dans le coeur afin d'éliminer Dracula (ce dernier est trop méga puissant, comme tous les grands méchants de blockbusters) et seul un loup garrou peu liquider le célèbre vampire. Bon, on en voudra pas à Stephen Sommers qui a tenté de renouer avec le charme des productions Hammer, le kitch en moins, les effets spéciaux à gros budget en plus. Car en terme d'hommage, c'est raté. Monsieur Sommers s'est contenté de mélanger tous les gros clichés du genre avec l'image de faire un melting-pot révolutionnaire de fantastique et d'aventure. On retiendra toutefois certaines images lèchées et agréables à l'oeil, notamment lors de la scène d'introduction en noir et blanc (quoi qu'on a vu mieux dans le domaine du noir et blanc, dans "Le Ruban Blanc" de Haneke et dans "The City of Life and Death" de Chuan Lu, même si le propos est totalement différent...) qui propose la fuite de la créature de Frankenstein face aux vampires et autres habitants révoltés contre la monstruosité de la chose. Puis arrive le grand moment ou le film démarre et ou l'action et le suspense battent la chamade. Vient la présentation de Van Helsing, en putain de chasseur de monstres bad-ass et clichéesque à souhait. Pour en venir aux personnages, certains font bien rire sans que ce soit volontaire tant ils rassemblent un maximum de conneries caractéristiques dans leur philosophie de vivre (et encore... je ne crois pas que le mot "philosophie" soit ici convenu). En récapitulatif, on a le héros ultra bad-ass et hyper fort, seul être capable de battre les forces du mal, l'héroïne ultra-sexy (et ce n'est pas pour nous déplaire!) et forte de caractère qui au départ se fout sur la gueule avec le héros avant de terminer dans ses bras, le compagnon du héros chargé d'amuser la galerie avec ses pitreries à l'humour très très bas, puis viennent les méchants et leurs lots de rires maléfiques, et de surjeu à faire pâlir Mr Bean. En partant de cette optique, force est de constater que le scénario est très mal écrit. Les répliques sont souvent en écart par rapport aux évenements, certaines sont carrément ridicules, tandis que les raccourcis scénaristiques et les inohérences ou autres éléments superflus sont mis en scène de manière médiocre. Pour revenir à la Hammer, certains films possédaient certes un budget dérisoire mais ils étaient bien plus inventifs dans leur mise en scène ou même dans leur histoire, que ce qu'à fait Stephen Sommers de "Van Helsing". Privilégiant le côté pop-corn et divertissant de son long-métrage (forcément c'est plus cool de gagner du fric en se prélassant qu'en creusant ses méninges), Sommers prouve qu'il n'est là que pour amuser la galerie et faire bander l'ado en manque de créatures et d'aventures sans oublier les belles pépés, tant son "Van Helsing" est peu inspiré et peu imaginatif. Un melting-pot de légendes sans grand intérêt.